Bertillon Alphonse

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Alphonse Bertillon (1853- 1914), criminologue français, fondateur du premier laboratoire d’identification criminelle, créateur de l’anthropométrie judiciaire.
Son père et son frère sont statisticien. Lui-même ne fait pas de bonnes études et entre à la préfecture de police de Paris comme « commis aux écritures », poste subalterne où il est chargé de rédiger des fiches de signalement des personnes arrêtées. C’est là, malgré les réticences de ses supérieurs, qu’il élabore son système, qu’on appellera « bertillonnage ».
Il se base sur l’idée que quatorze mensurations (taille, etc.) permettent d’identifier un individu car il n’y a qu’une chance sur 286 millions pour qu’on les retrouve chez une autre personne. En 1883, on crée un Bureau d’identité, puis en 1893 le service de l’identité judiciaire. En 1894, on ajoute les empreintes digitales (contre l’avis de Bertillon).
Le bertillonnage, qui visait d’abord les récidivistes, s’est ensuite appliqué beaucoup plus largement, et est à l’origine du fichage et de la biométrie.
Bertillon a participé à une des plus graves erreurs judiciaires : l’affaire Dreyfus. Sous la pression de l’armée, et lui-même antisémite, il a affirmé que le bordereau était de la main de Dreyfus, et même après la réhabilitation de Dreyfus, il n’en démord pas. Des mathématiciens (Hadamard, Painlevé, Poincaré) avaient vivement critiqué, en cette circonstance, les conclusions pseudoscientifiques de Bertillon.
Son système d’identification a été utilisé dans de nombreux pays (Europe, Etats-Unis), supplanté ensuite par la classification des empreintes digitales.