Priestley Joseph

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Joseph Priestley, né près de Leeds (Angleterre) en 1733-mort en Pennsylvanie (Etats-Unis) en 1804, est un théologien, philosophe, pédagogue, physicien et chimiste britannique.
Bien qu’il soit né dans une famille de l’église dissidente (en anglais : English Dissenters, les dissidents sont des protestants anglais qui firent sécession de l’Église d’Angleterre du XVIe au XVIIIe siècle), des circonstances familiales font qu’il est élevé par une tante calviniste et que son éducation le destine à devenir pasteur calviniste. Ces considérations de courants religieux auront une importance pendant toute sa carrière. La théologie enseignée par l’église dissidente lui convient mieux. De plus les dissidents se considèrent comme défavorisés par les lois, les rivalités religieuses ont un retentissement sur le plan social et Priestley est actif dans ce domaine. Il sera un polémiste religieux, écrivant des pamphlets et rédigeant des ouvrages dans lesquels il fait la distinction entre droits civils et droits politiques.
En tous cas, il a reçu une solide instruction classique et, un peu plus tard, suite à une grave maladie, il apprend plusieurs langues, des mathématiques, la philosophie naturelle, la métaphysique.
Il réussit assez mal dans un début de carrière de pasteur, puis il a davantage de succès en ouvrant une école pour laquelle il écrit un manuel de grammaire anglaise The Rudiments of English Grammar (1761) avec des innovations qui l’ont fait reconnaître au 20e siècle comme « l’un des plus grands grammairiens de son temps ». Il devient un pédagogue non conventionnel dans lequel il soutient que l’éducation de la jeunesse doit anticiper ses futurs besoins matériels, où il recommande l’étude des langues modernes, plutôt que classiques, et de l’histoire moderne, de préférence à celle de l’Antiquité. Il accorde un grande importance à l’étude de l’histoire avec une perspective optimiste du progrès et préconise l’éducation des femmes.
L’atmosphère intellectuelle du 18e siècle est stimulante, Priestley donne des conférences sur l’anatomie, rédige une histoire de l’électricité (1767) qui l’amène à réaliser des expériences de physique importantes par leur qualité. Il illustre ses cours de schémas, sortes de frises chronologiques très novatrices. Il bouleverse certaines idées reçues sur isolants et conducteurs, préfigure la loi de Coulomb sur l’interaction électrique entre deux particules chargées électriquement. Ses travaux sont reconnus et appréciés par les scientifiques britanniques et européens, ainsi que Benjamin Franklin.
Parmi ses inventions, on peut citer une méthode pour fabriquer de l’eau gazeuse, cependant ce n’est pas lui qui en fera une exploitation commerciale de financière mais Johann Schweppe !
En 1773, avec l’appui de ses amis scientifiques inquiets de sa situation financière, il devient conseiller personnel et de précepteur de ses enfants de Lord Shelbrune, il voyage ainsi en Europe et écrit des ouvrages métaphysiques. Les années qui suivent sont une période intense pour ses investigations scientifiques, faisant partie de la chimie comme de la physique, travaux sur la combustion, sur les « airs », les gaz qu’on essaie d’isoler, parmi lesquels l’oxygène (isolé à la même époque par plusieurs chimistes, au point qu’il est difficile de savoir qui a vraiment la primauté). Il a isolé un grand nombre de gaz : gaz chlorhydrique, gaz sulfureux, gaz carbonique, etc. On est alors à la veille de l’évolution de la chimie vers la chimie moderne et Priestley va s’isoler quelque peu de ses contemporains en persistant à défendre ce qu’il appelle la théorie phlogistique.
Ses écrits concernent à la fois la religion, les questions sociales et la science. Il fait partie des sympathisants des révolutions américaine et française, ce qui est ressenti comme de la provocation dans un pays où nombreux sont ceux qui craignent que ces idées révolutionnaires ne s’étendent à la Grande Bretagne. Finalement, en 1791, lors d’émeutes, sa maison et son laboratoire sont incendiés, lui-même obligé de fuir. Il émigrera aux Etats-Unis en 1794.

Là encore il est attaqué comme traître à la Grande Bretagne. Il a cependant toujours des projets éducatifs sur lesquels il correspond avec Thomas Jefferson (président des Etats-Unis de 1801 à 1809). Il continue à écrire mais n’est plus à l’avant-garde du progrès scientifique.