La thèse en sciences de l’éducation dont cette communication (octobre 2004) est issue porte sur la co-construction des inégalités scolaires entre l’Ecole et les élèves de milieux populaires.
Elle traite des difficultés qui se construisent entre l’école élémentaire et le collège, et ce « entre » différents registres de l’activité de l’élève : le registre cognitif et ceux du langage, des évidences sociales, et enfin des modes d’inscription dans le groupe classe (en tant qu’élève apprenant, que « garçon de la cité »…). Les « malentendus » socialement situés peuvent d’abord exister sur l’un et/ou l’autre registre, et des processus de « brouillages » peuvent se mettre en place entre ces différents registres : l’un peut être mobilisé à la place de l’autre, permettant de « sauver la face » devant des non acquisitions et des mauvaises notes, mais de façon inadéquate pour réellement apprendre et réussir.
L’auteur privilégie les brouillages survenant à partir des malentendus sur le sens des situations d’enseignement-apprentissage.
La recherche a porté sur ce qu’il y a de commun à la construction de difficultés entre différentes disciplines (français, mathématiques, SVT, technologie et histoire-géographie) plutôt que ce qui relève de la spécificité didactique de chaque discipline. Et l’étude porte sur les malentendus qui portent sur des « formes scolaires » répandues et récurrentes et non sur la variabilité didactique ou pédagogique des enseignants.