En 1912, la maison Pathé présente aux professeurs de mathématiques des applications du cinématographe à l’enseignement des mathématiques (cf. Bulletin Vert n° 8 ). Cette idée innovante est l’occasion à la toute jeune Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Secondaire Public (APMESP) d’affirmer sa volonté de se tourner vers la modernité. Pathé souhaite par ce biais attirer un public cultivé que n’atteignent pas les films de la fin du XIXe siècle consommés par un public populaire. Mais le cinéma reste pour l’enseignement un épiphénomène en particulier à cause de lourdes contraintes techniques. Pourtant les films présentés ont un contenu ambitieux. Les sujets : illustration de démonstrations, notion de fonction, lieux géométriques, cinématique, famille de courbes, couvrent de nombreuses parties des programmes. La démarche se veut expérimentale. Mais les difficultés techniques constituent certainement une cause majeure du manque d’intérêt des professeurs de mathématiques pour une utilisation intégrée à l’enseignement. Les ordinateurs s’inspireront un siècle plus tard de la même démarche en reprenant somme toute les mêmes idées.