Cet article propose une étude de la Cisterna Fulcronica, de Jouan Francès Fulconis. Cet ouvrage, écrit en niçois, par un maitre d’écriture et de calcul, est explicitement destiné à l’autoformation des commerçants et artisans. Fait assez rare, il cite précisément ses sources (Jacques Grant, Estienne de La Roche, Gemma Frisius) ce qui permet d’étudier ses choix théoriques et pédagogiques. Il cherche à assurer l’appropriation de méthodes sans négliger la compréhension des notions. Il joue sur la motivation par les applications pratiques, la mémorisation par la répétition, des dénominations parlantes ou la présentation visuelle. Ce faisant, il ouvre une fenêtre sur la vie du pays niçois de son époque, dont l’histoire n’est pas enseignée. Ce livre a donné lieu à un travail interdisciplinaire de transmission aux élèves à la fois de la culture occitane et de notions apparemment élémentaires, mais qui ne sont pourtant toujours pas assimilées par la majorité des adultes.