Vidéo SMF – Un texte, un mathématicien. De la théorie de la spéculation aux mathématiques de l’aléatoire : un aller-retour avec Louis Bachelier.
Auteur : El Karoui Nicole
Résumé
Le 23 mars 1900, Louis Bachelier (1870-1946) soutenait sa thèse de doctorat de mathématiques à la Sorbonne : « Théorie de la spéculation » sous la direction d’Henri Poincaré. Il n’obtint que la mention « honorable », alors que maintenant, l’usage est d’accorder la mention « très honorable » aux thèses considérées comme bonnes ou excellentes.
Et pourtant, cette thèse était un texte précurseur. Il contenait pour la première fois une théorie mathématique du mouvement brownien, cinq ans avant le fameux article d’Einstein « Über die von der molekularkinetischen Theorie der Wärme gefordete Bewegung von in ruhenden Flüssigkeiten suspendierten Teilchen » paru dans Annalen der Physik 17, page 549, 1905. En cela, Bachelier était un héritier de l’école française de physique mathématique, dont Poincaré était la figure de proue. Mais Bachelier avait une autre motivation, qui provenait de son observation détaillée des marchés boursiers et des fluctuations désordonnées des cours des actions. Dans une interprétation comme dans l’autre, la base mathématique reposait sur la théorie des probabilités.
De son vivant, Bachelier n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait. Le grand probabiliste français Paul Lévy pensait que ses travaux étaient erronés. Seul Kolmogorov en a reconnu la profondeur. Il n’a obtenu un poste de professeur qu’à l’age de 57 ans, et n’a connu la gloire mathématique que plus de vingt ans après sa mort.
Entre-temps, avec les travaux de Wiener, Kolmogorov, Lévy, Ito et d’autres, la théorie des probabilités avait été fondée sur des bases mathématique solides : notions de processus stochastique, définition tout à fait rigoureuse du mouvement brownien, équations différentielles stochastiques… Le développement des marchés financiers, et notamment d’outils tels que les options rendait nécessaire le développement d’outils mathématiques appropriés. Au début des années 1970, Black et Scholes puis Merton définissaient une formule pour le calcul du prix des options. Leur méthode était élaborée à partir des idées de Bachelier.
Notes
Conférence donnée le 23 mai 2007 à la Bibliothèque nationale de France dans le cadre du Cycle Un texte, un mathématicien. .
Ces conférences organisées à la BNF (Bibliothèque nationale de France) illustrent les thèmes de recherche mathématique actuels tout en les replaçant dans leur contexte historique.
Cette ressource est en ligne sur le site Vidéo de la SMF et sur le site https://smf.emath.fr/smf-dossiers-et-ressources/el-karoui-nicole-de-la-theorie-de-la-speculation-aux-mathematiques-de
Données de publication
Éditeur Société Mathématique de France (SMF), Bibliothèque Nationale de France (BNF) Paris , 2007 Collection Cycle des conférences de la SMF Format 1h39
Public visé élève ou étudiant, enseignant, tout public Niveau 1re, 2de, licence, lycée, terminale Âge 15, 16, 17, 18, 19
Type Film, vidéo, vulgarisation, popularisation Langue français Support internet
Classification