Freinet Célestin

ELEMENTS DE BIOGRAPHIE
PEDAGOGIE

Célestin Baptistin Freinet (1896-1966) est un pédagogue français.
Il est né dans un très petit village des Alpes-Maritimes. Il fait ses études en vue d’être instituteur et obtient un poste quelques mois avant d’être appelé pour la guerre où il est grièvement blessé. Puis en 1920 il obtient un poste dans un autre village de son département.
Freinet a été très marqué par son enfance de paysan montagnard, puis par l’expérience de la guerre de 14-18 et ses spectacles inhumains. Il est à la recherche de valeurs qui permettraient d’éduquer les citoyens de façon à éviter une autre guerre.
C’est aussi une époque où il y a une réflexion pédagogique développée et des promoteurs de diverses pédagogies nouvelles (Dewey, Montessori, Makarenko, Decroly) où l’élève participe à sa propre formation grâce à des méthodes actives. Freinet publie en 1920 un article dans l’Ecole émancipée, et participe au mouvement de l’école nouvelle. Des voyages, notamment sa participation au Congrès de la Ligue internationale pour l’éducation nouvelle, lui permettent de connaître plusieurs types de pédagogie.
Cette époque est aussi celle qui fait suite à la Révolution russe qui avait fait naître des espoirs, Freinet adhère à la pensée communiste, il voyage en URSS en 1925 et y rencontre des pédagogues.
Dans son école il développe, avec sa femme Elise Freinet, des techniques pédagogiques basées sur l’expression libre des élèves : textes et dessins libres, imprimerie (il avait acheté une presse), correspondance interscolaire, enquêtes. Il échange avec d’autres instituteurs et est à l’origine d’un réseau de correspondants.

Sa pédagogie fonctionnait bien dans son premier poste du village de Bar-sur-Loup mais après sa mutation à Saint-Paul de Vence il entre en conflit avec son administration et est écarté de l’Education Nationale. En 1935 il fonde sa propre école privée Le Pioulier. Dans cette école il accueille des enfants réfugiés d’Allemagne ou d’Espagne.
Pendant la guerre et l’occupation, l’école est fermée et Freinet, comme beaucoup de militants communistes, est interné dans des camps au sud de la France, puis, interdit de résidence dans son département d’origine il va dans les Hautes-Alpes et participe à l’organisation de la Résistance.
Ensuite il reprend et intensifie son militantisme au niveau international (création de la Fédération Internationale des Mouvements d’École Moderne), son école est rouverte non sans des difficultés (notamment de financement puisqu’elle est toujours privée), en 1949 un film L’école buissonnière est une histoire romancée de Freinet au sujet duquel il a une bataille juridique avec la société de production (procès qu’il gagne), au début des années 60 il entre en conflit avec d’autres pédagogues.

Finalement en 1964, l’école Freinet de Vence est reconnue comme école expérimentale, et ses enseignants sont pris en charge par le ministère de l’Éducation Nationale. Après la mort de Célestin Freinet, sa femme puis sa fille en ont assuré la direction. Elle a été rachetée par l’État en 1991, a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » en 2000 et est inscrite aux monuments historiques depuis 2001.
Aujourd’hui les classes coopératives de l’École Moderne fonctionnent toujours (expression libre, journal scolaire), et y ont adapté les techniques modernes (informatique, Internet).
Les techniques pédagogiques pour lesquelles il a travaillé avec opiniâtreté sont devenue la pédagogie Freinet , qui a largement inspiré la pédagogie contemporaine.