Dans cet article sont présentées les principales indications que donne une enquête faite auprès d’étudiants de licences entre 1995 et 2001 dans le cadre de cours destinées à les sensibiliser à l’enseignement et à la didactique des mathématiques. Deux oppositions ressortent de l’analyse du corpus des déclarations d’étudiants amenés à apprécier leur passe scolaire en mathématique. La première concerne les activités mathématiques en classe, pour lesquelles ils soulignent soit leur aspect heuristique, soit leur aspect algorithmique ou routinier. La deuxième porte sur le caractère des mathématiques : aux yeux de nombreux étudiants, il s’est transformé au fil de leur scolarité de « concret » en « abstrait ». Le détail des contenus donnes à cette deuxième opposition et ses confrontations avec la première font entrevoir un besoin exprime par les étudiants : il faut disposer de certains outils pour comprendre et profiter d’activités heuristiques. La question de l’articulation entre l’appréhension ou la production de représentations sémiotiques et l’appréhension conceptuelle des objets mathématiques, au centre des travaux menés par Raymond Duval et François Pluvinage, apparaît donc comme une question que les étudiants posent aussi lorsqu’ils réfléchissent sur leur passé scolaire en mathématiques.