Johnson Katherine
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ELEMENTS DE BIOGRAPHIE
Katherine Coleman Goble Johnson (1918 – 2020) est une physicienne, mathématicienne et ingénieure spatiale américaine. (Coleman est le nom de famille de ses parents, Goble le nom de son premier mari et Johnson celui de son second mari).
Elle est née en Virginie-Occidentale, son père, Joshua Coleman est employé agricole, sa mère est enseignante, elle est la cadette d’une fratrie de quatre enfants. Elle fait preuve très tôt de dons et d’intérêt pour les mathématiques et ses parents l’encouragent à étudier, mais l’absence d’établissement pour les jeunes afro-américains complique la vie de sa famille (on est alors en pleine ségrégation raciale).
Elle obtient son diplôme d’enseignement secondaire (high school) à 14 ans, puis elle intègre l’université d’État de Virginie-Occidentale (réservée aux étudiants afro-américains) et s’inscrit à tous les cours de mathématiques. Elle obtient brillamment son diplôme de mathématiques et de français à 18 ans. Elle enseigne ensuite les mathématiques, le français et la musique dans une école publique noire en Virginie. En 1939 elle quitte ce poste pour reprendre des études universitaires de mathématiques. À l’époque, elle est l’une des trois étudiants afro-américains, et la seule femme, à être sélectionnée pour intégrer l’université de Virginie-Occidentale (suite à une décision de la Cour suprême des États-Unis : à partir de 1938, les États qui ont une école pour étudiants blancs doivent également fournir une éducation publique aux étudiants noirs, soit en autorisant Blancs et Noirs à fréquenter le même établissement, soit en créant une seconde école pour les Noirs). Elle doit cependant interrompre ses études pour fonder une famille. Devenue veuve elle reprend son métier d’enseignante.
En 1953 elle obtient un emploi à la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA, qui deviendra NASA) qui embauche des mathématiciennes depuis 1935 (surnommées : les ordinateurs avec des jupes) et du fait de la pénurie de main d’oeuvre des afro-américaines. Son travail est vite remarqué pour sa fiabilité et son excellence. Cependant elle a continué plusieurs années à subir la discrimination entre travailleurs blancs et noirs, ainsi que celle entre hommes et femmes : ces dernières n’étaient notamment pas autorisées à mettre leur nom sur les rapports de recherche.
Elle a notamment conduit des travaux qui contenaient la théorie nécessaire au lancement, au suivi et au retour des véhicules spatiaux et a été utilisée pour le vol spatial d’Alan Shepard en mai 1961 et le vol de John Glenn en février 1962. L’article sur ce sujet Détermination de l’angle d’azimut à l’épuisement pour placer un satellite au-dessus d’une position terrestre sélectionnée était le premier de ceux co-signés par Katherine alors qu’elle travaillait pour la NASA.
John Glenn aurait expressément demandé que Katherine Johnson vérifie elle-même les chiffres. « Si elle décrète qu’ils sont justes, déclara-t-il, je suis prêt à y aller ».
Elle a travaillé à la NASA jusqu’à sa retraite en 1986, participant aux travaux de nombreuses missions : d’Apollo à la navette spatiale et une mission pour Mars.
Elle a reçu de très nombreuses distinctions dont la Médaille présidentielle de la Liberté qui est la plus haute décoration civile des États-Unis (en 2015, remise par Barack Obama).
Le film Hidden Figures (les Figures de l’ombre), adaptation du livre du même nom de Margot Lee Shetterly la met en scène.