Vauban Sébastien Le Prestre de
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Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633 -1707), ingénieur, architecte militaire, urbaniste, essayiste français. Louis XIV le nomme maréchal de France.
Il est né dans un village du Morvan, dans une famille de petite noblesse. On ne sait pas grand-chose de son enfance, si ce n’est qu’elle s’est déroulée à la campagne, sur fond de Guerre de Trente Ans.
Pendant la Fronde (1648-1652), il est engagé au service du prince de Condé (en rébellion contre le roi) où il montre de la bravoure et commence à expérimenter ses dons d’ingénieur militaire. En 1653, il change de camp et entre au service du roi et de Mazarin. Il participe à de nombreuses batailles auprès du chevalier de Clerville, ingénieur et professeur de mathématiques, il est plusieurs fois blessé, il monte en grade et est nommé ingénieur militaire responsable des fortifications (1655). Il a dès cette époque un regard critique sur la façon dont sont conduites les opérations, il les évoque dans les textes qu’il rédigera plus tard.
En 1667 il est chargé de l’édification de la citadelle de Lille et ensuite supervise l’édification des nombreuses citadelles et les canaux du Nord. En 1673 il dirige le siège de Maastricht, place forte stratégique très bien protégée, responsabilité qui jusqu’alors avait été confiée à des généraux et non à un ingénieur. En mathématicien et ingénieur, Vauban rationalise l’attaque, il décrira sa méthode dans son Traité des sièges et de l’attaque des places (1704). On parlera ensuite de « siège à la Vauban ».
Cette victoire lui valut une gratification qui lui permit d’acheter le château de Bazoches. En 1678 il sera nommé commissaire général des fortifications, en 1688 lieutenant général, et en 1703 maréchal de France.
Il continue à diriger les sièges (Philippsbourg en 1688, Mons en 1691, Namur en 1692) et, ce qui a fait sa renommée, construit la « ceinture de fer », ensemble de places fortes destiné à protéger le pays des attaques extérieures. Il obtient du roi la responsabilité de la construction d’un nombre impressionnant de places fortes, de villes, chateaux, citadelles fortifiés, selon les principes qu’il a établis et théorisés dans plusieurs traités. Il jouit en ce domaine d’une grande notoriété qui se perpétue aujourd’hui.
Cependant son activité ne se limite pas à l’art militaire et il est sur d’autres sujets à l’encontre des idées de son époque. Lors de ses voyages incessants (il ne passe que très peu de temps chez lui), il observe les conditions de vie misérables du peuple et propose des solutions (parfois fantaisistes), il critique le révocation de l’Edit de Nantes. Il propose aussi une réforme des impôts : la Dîme royale qui remplacerait les impôts existants par un impôt unique, sans distinction de classe. Par cet aspect humaniste de son œuvre, il annonce le courant des Encyclopédistes.