L’article étudie les réformes des cinquante dernières années et leur impact sur l’enseignement des mathématiques. Il divise cette période en deux mi-temps. La première, ouverte en 1959 avec l’apparition des séries A, B, C, D, E, a vu à partir de 1967 la mise en place, puis le bref triomphe et la lente dégringolade des « mathématiques modernes ». Elle a vu aussi la création du « collège pour tous » et une croissance sans précédent du nombre de bacheliers.
La seconde a débuté en 1992 avec la « rénovation pédagogique des lycées », explicitement dirigée contre les mathématiques. Puis à partir de 1994 est venu ce que l’auteur appelle « le temps des gadgets », réduisant la part consacrée à l’enseignement des disciplines au profit d’activités plus ou moins pluridisciplinaires, ou imposant aux enseignants une encombrante évaluation des compétences.
La conclusion est pessimiste : échec de la réhabilitation des formations littéraires, demi-échec de la démocratisation, abaissement du niveau scientifique général.