L’objectif de la présentation est de centrer sur quelques éléments des cadres théoriques de Piaget et Vygotski, considérés comme directement pertinents pour la didactique des mathématiques (et au-delà de celle-ci). Il ne s’agit pas d’une exégèse de l’un ou l’autre auteur, mais d’une interprétation à la lumière des acquis ultérieurs à leurs travaux. Ce qui concerne le développement conceptuel est un coeur commun aux deux cadres théoriques, et c’est ce qui sera central dans la présentation. En conséquence, la référence fondamentale à Piaget est celle de ses travaux d’épistémologie génétique, et non celle de stades de la pensée (ils seront brièvement discutés). Pour Vygotski, il s’agira des relations entre concepts « naturels » et concepts « scientifiques » (les relations entre langage et pensée, cruciales dans son cadre théorique, ne seront pas discutées, bien que pertinentes pour l’analyse de l’action didactique dans les classes). Conceptualisation, Schèmes, Connaissance et action, déséquilibration / rééquilibration, assimilation / accommodation, Zone proximale de développement, double germination des concepts, seront des entrées de la mise en relation des approches développementales de Piaget et de Vygotski. La visée est de convaincre de la richesse de croisement des apports théoriques de ces deux grands constructivistes.
Une question pour ouvrir le débat du social dans le constructivisme : qui a écrit « la société est l’unité suprême et l’individu ne parvient à ses constructions intellectuelles que dans la mesure où il est le siège d’interactions collectives dont le niveau (dépend) de la société dans son ensemble » ?