Former les citoyens à la pensée de la variabilité et à la gestion de l’aléatoire est aujourd’hui une question socialement vive – que nous apprennent les sondages ? que signifie la notion de « risque zéro » ? quels sont les enjeux de l’épidémiologie ?… – dont on montre ici, à propos de la classe de seconde, qu’elle est aussi didactiquement vive. Lorsqu’un professeur de mathématiques conçoit et réalise la partie de son enseignement relative à la statistique, sous quelles contraintes doit-il opérer ? Pourquoi les enseignements donnés semblent inexorablement converger vers une réduction arithmétique de la statistique ? Peut-on modifier ces contraintes pour rendre possible un enseignement plus « authentique » au plan épistémologique ? Qu’y peuvent les professeurs et leurs organisations professionnelles ? L’exposé s’emploie à montrer comment, du triple point de vue des problématiques, des concepts, des méthodes, les outils de la théorie anthropologique du didactique permettent d’aborder l’étude de ces questions.