Depuis plusieurs années, des chercheurs et des formateurs cherchent à favoriser la pratique d’activités de recherche et de preuve entre pairs (RPP) en classe de mathématiques. Le travail de thèse présenté ici s’appuie sur des outils classiques en didactique des mathématiques. Il est enrichi par la théorie des communautés de pratique (CoP) et par des concepts d’ergonomie des environnements informatiques pour l’apprentissage humain dont l’usage est élargi aux ressources destinées aux enseignants. Enfin, les potentiels de recherche, de débat, de résistance, de résistance dynamique, didactique, sont définis pour mieux caractériser les activités RPP. Une synthèse de l’analyse des expériences antérieures et de ressources destinées aux enseignants est présentée, ainsi qu’une synthèse de l’étude de la littérature concernant l’exploitation de la théorie des CoP en didactique des mathématiques. Une expérimentation, menée sur trois années et s’appuyant sur une CoP d’enseignants de l’école primaire, a permis d’opérationnaliser cette théorie de manière nouvelle (participation/réification, objet frontière, courtage, trajectoire) dans le but de favoriser des évolutions de pratique. Des ressources présentaient aux enseignants des problèmes ouverts déjà expérimentés pour qu’ils en choisissent certains et les mettent en oeuvre dans leur classe. L’ergonomie de ces ressources était affinée de façon à prendre en compte le paradoxe d’incomplétude des ressources concernant la quantité d’information utilisable et acceptable par un enseignant. Les analyses ont montré l’intérêt de l’approche proposée. Elles ont aussi mis en évidence des perspectives pour l’optimiser et le fait que la complexité, encore mal connue, des activités RPP est un facteur explicatif important de leur faible diffusion dans les pratiques enseignantes.