La parution de publications récentes qui interrogent les rapports entre « les didactiques » et « une didactique » tout court nous invite à réfléchir au développement de ce qui est désigné par les termes d’ « approches comparatistes en didactique(s) » et de « didactique comparée » dans la communauté des didacticiens. Dans une première partie, cette contribution problématise différentes positions épistémologiques qui conduisent aujourd’hui à décliner le terme « didactique » au singulier et au pluriel. Elle rappelle les questions historiques qui ont ouvert le champ des recherches comparatistes en didactiques à l’aube des années 2000 et le rôle de certaines constructions conceptuelles issues de la didactique des mathématiques, dans le développement d’autres didactiques et dans la construction de catégories analytiques candidates à l’exercice de la comparaison des faits didactiques. Dans une deuxième partie, cette contribution présente un exemple empirique de modélisation de l’action conjointe en didactique, s’exerçant à partir des catégories analytiques précédemment évoquées. A travers une étude de cas concernant la mise en oeuvre de cercles de lecture en classe de français dans une filière préprofessionnelle de l’enseignement secondaire genevois, il est ainsi possible de montrer que le système conceptuel de la modélisation de l’action conjointe de l’enseignant et des élèves proposé en didactique comparée, ne se substitue pas aux constructions des didactiques des disciplines (la didactique du français dans ce cas). La modélisation de l’action conjointe en didactique prolonge les résultats sur des aspects du fonctionnement des pratiques humaines d’enseignement et apprentissage, qui ne sont pas nécessairement pris en charge par des approches disciplinaires.