La recherche présentée dans cet article porte sur l’enseignement des mathématiques dans des classes où beaucoup d’élèves sont issus d’un milieu socio-culturel défavorisé et rencontrent des difficultés scolaires. Elle a pour objectif de mieux comprendre des phénomènes didactiques généraux qui, dans ce cas, s’imbriquent et contribuent au non-apprentissage de certains élèves.
La première partie de l’article explique les origines de cette recherche, en retrace les premières étapes inscrites dans l’étude de la reproductibilité d’ingénieries didactiques et la vérification d’hypothèses concernant l’amélioration de l’apprentissage des élèves de milieux sociaux défavorisés et donne les raisons qui nous ont conduite à interrompre les observations en classe pour reprendre la recherche avec de nouvelles questions et de nouvelles méthodes.
Dans la deuxième partie, l’auteur expose comment, pour expliciter des contraintes pesant sur le contrat didactique, elle a utilisé la problématique des représentations métacognitives et mis au point des méthodes pour l’aborder et elle donne une interprétation des difficultés de fonctionnement des classes observées, imbriquées avec les difficultés d’apprentissage des élèves et les contraintes ressenties par les enseignants.
La troisième partie contient le bilan de ce travail en le situant par rapport à des concepts fondamentaux de la didactique comme ceux de dévolution, d’institutionnalisation, de dialectique outil-objet et est caractérisé un type de situation didactique qui semble jouer un rôle important dans le processus de dévolution-institutionnalisation, avant d’envisager des perspectives pour de nouvelles recherches.