Chaque matin, Joseph sort en mer dans l’espoir de revenir au port avec une bonne pêche.
Un lundi, il revient de la pêche avec dix poissons. Le lendemain, il en revient avec seulement neuf poissons et un frigo. Le mercredi, il pêche seulement huit poissons, mais ramène également une chaise et une moto. Chaque jour qui suit, le pêcheur revient avec un poisson en moins et un objet en plus ; les poissons font progressivement place à la ferraille et aux objets divers, jusqu’au jour où il ne ramène plus que des objets. Pour Joseph, il est temps de penser reconversion. Il abandonne alors la pêche et ouvre un magasin d’antiquités.
Cet album raconte donc l’histoire d’un pêcheur qui voit son métier bouleversé par les transformations de son environnement. Une allégorie de ce qui pourrait bientôt arriver si nous ne faisons pas plus attention à la nature et à notre planète dans notre quotidien.
L’histoire progresse au rythme d’une simple phrase par page ; on a toujours la même image du port, de Joseph sur son bateau et du filet qui se remplit à chaque pêche d’immondices avec un système de double pages dépliantes Parallèlement, le littoral n’échappe pas à la logique implacable qui semble s’être emparée des hommes : page après page, les habitations envahissent le littoral et le vert cède la place au béton.
L’album de Thierry Dedieu aurait pu être sombre, il en a fait un album coloré en travaillant uniquement sur les couleurs primaires. Une histoire, simple et concrète, qui porte un propos critique sur l’influence de l’activité humaine sur l’environnement, mais se conclut néanmoins par une chute ouverte et positive.