L’enjeu principal de la thèse est d’appréhender le fonctionnement des mathématiques à l’œuvre dans le contexte de la formation professionnelle spécialisée que bon nombre d’élèves de l’enseignement spécialisé rejoignent au terme de leur scolarité obligatoire. La thèse se développe en une succession de cinq investigations menées à l’interne d’un système – le CFPS du Château de Seedorf – par l’un de ses acteurs qui, pour collecter les données et rendre compte des analyses, recourt à un instrument de recherche original : la narration (groupe ddmes, 2012). Le cadre théorique s’appuie pour une part sur un socle emprunté à Conne (2003) qui distingue trois niveaux d’appréhension des mathématiques au sein du système – l’institution, les investissements de savoirs et les interactions de connaissances – et pour une autre part sur les travaux de Rouche (1992, 1998 et 2006) pour circonscrire un savoir mathématique de référence (Conne, 1992). L’un des résultats les plus probants de la thèse est la caractérisation du rapport à l’ignorance que l’enseignant entretient à l’égard des interactions, l’invitant à un jeu avec l’enseigné, entre recherche de significations et recherche de contrôle.