Après quatre pages introductives, une interview de Michel Meyer dans laquelle ce dernier donne ses idées sur découverte-invention, science et technique, logicisme-irrationnel et sciences, pour conclure par les deux « refoulements : apocritique et problématique » présentés au long de l’histoire des sciences.
Un article du philosophe Pascal Engel qui traite, en deux pages, du « paradoxe de la découverte », non prévue et cependant déjà sue au départ en aiguillant sur la psychologie évolutionniste.
Les douze articles qui suivent bénéficient chacun d’une annonce en une double page très colorée avec gros titre et citations.
Ils nous feront vivre, vis-à-vis de découverte et invention, les grandes théories pérennes (depuis Platon et sa thèse de la réminiscence) et les irruptions modernes : théorie de la relativité, découverte des gènes, expériences de pensée, psychanalyse, avec, chaque fois, une mise en ordre scientifique et une réflexion philosophique.
Jean-Paul Delahaye, dont on sait la culture et le talent, signe quatorze pages sur la « Découverte par ordinateur » avec les débats bien connus ici fort scientifiquement contés. Des encarts concernent le théorème des quatre couleurs, la formule de Borwein-B-P (« découverte en 1995 par un programme, inconnue jusqu’alors, qui permet le calcul des chiffres binaires de ¼ indépendamment les uns des autres, ce qu’on croyait impossible jusqu’alors »), la démonstration avec utilisation d’ordinateurs du meilleur dispositif d’empilement de sphères, l’expérimentation en maths, et une réflexion sur l’existence » des objets abstraits ».
Dans le corps de cet article, on trouve, entre autres aperçus passionnants, une brève mais heureuse description du débat de « philosophie mathématique » entre les « réalistes » et leurs adversaires intuitionnistes, constructivistes, formalistes, description enrichie des conséquences sur le raisonnement Cependant, d’après J.-P. Delahaye, l’usage de l’informatique devrait contribuer à l’émergence, entre « réalistes » et « antiréalistes », « d’une synthèse dont la formulation est peut-être proche ».
Le dernier des douze articles, « La politique de la découverte « , s’interroge sur les relations entre les activités de recherche scientifique et le contexte économique et social.
Suivent des pages du linguiste Alain Ray (cf. les Robert) sur Invention et Découverte avec un superbe tableau : racine – latin – langues modernes, où l’on retrouve les acceptions de ces deux mots avec toutes leurs facettes.
Dix analyses de livres scientifiques, une page sur le Net, et nous revoilà dans le débat général avec, de J.-M. Besnier une page sur « Et la lumière fût ! », avec Nietzche, J. Monod, etc. : « Le monde n’est plus que le produit de nos constructions (mentales et techniques), qu’on ne saurait sans ridicule diviniser ».