L’aventure cartographique.
Auteur : Lefort Jean
Résumé
Dans cet ouvrage, Jean Lefort montre à l’évidence que les progrès décisifs de l’humanité se moquent des frontières disciplinaires et sont le fruit d’une longue patience. Ptolémée savait déterminer la latitude d’un lieu au début du second siècle de notre ère. Pour le calcul simple et précis des longitudes, il fallut attendre seize siècles supplémentaires et John Harrison, charpentier horloger amateur de génie, et son chronomètre de marine. Le temps et l’espace ont partie liée ! Au vingtième siècle, les signaux radioélectriques, puis les satellites artificiels ont permis de gagner en précision, puis de déterminer les coordonnées d’un point du globe avec une précision considérable, par simple lecture (GPS). Ptolémée a posé les bases de la cartographie scientifique en imaginant les premières projections coniques : passer de la sphère au plan n’est pas une mince affaire. Elle suppose des calculs délicats que Ptolémée a mis au point. Les coordonnées des multiples lieux qu’il indique dans les huit tomes de sa Géographie ont permis, au Moyen Age, de reconstituer des cartes, somme toutes honorables. Ptolémée a calculé ces coordonnées à partir des indications des voyageurs et des explorateurs qui sillonnaient le monde connu d’alors. Avec les inévitables approximations et erreurs. Scientifiques et voyageurs sont indissociables dans la conquête du monde. Au Moyen Age, la science se développe dans l’empire arabo-musulman où l’on traduit les ouvrages grecs : on s’en inspire pour décrire le monde. Les échanges entre civilisations arabe et occidentale, les invasions et occupations réciproques améliorent la connaissance globale de la terre. Aucune civilisation n’est assez grande pour demeurer seule. Puis vient l’époque des navigateurs et des grandes découvertes. Le recherche de routes maritimes nouvelles (contournement de l’Afrique ou recherche d’une voie vers l’ouest) conduit à une puissante émulation entre les savants de tous les pays et à des progrès décisifs. Les cartes se font de plus en plus précises au cours du seizième siècle, permettant de nouvelles découvertes et donc de nouveaux progrès cartographiques… Gerardus Mercator invente une projection où les trajets à cap constants sont représentés par des droites. Améliorée et généralisée, elle est toujours utilisée pour les cartes du monde. Peu à peu, les féroces compétitions entre nations pour la maîtrise des terres et des océans cèdent le pas à la coopération internationale pour unifier les références et cartographier avec précision des terres de plus en plus lointaines. De gigantesques travaux de triangulation sont entrepris. La forme ellipsoïdale, puis géoïdale de la Terre est reconnue. Le lien avec la tectonique des plaques est établi. Suit la cartographie des astres… L’aventure continue. Les lecteurs scientifiques trouveront dans ce livre les définitions, les schémas, les analyses des problèmes (et des solutions) qui ont captivé savants, navigateurs, commerçants, politiques, théologiens et philosophes. Ils admireront les mille trouvailles techniques qui, associées à de puissants concepts et à des mathématiques profondes et souvent astucieuses ont créé les conditions du progrès. Les amateurs d’histoire, de géographie et d’aventures pourront suivre les étonnants voyageurs qui ont tracé, au péril de leur vie, des routes nouvelles et apporté aux cartographes les informations indispensables à l’établissement de cartes plus précises. Pour les conduire plus loin encore, avec une meilleure sécurité. Mais ce livre est avant tout une invitation au rêve et à la beauté. Splendeur des cartes anciennes ou récentes (l’édition est très soignée), esthétique des instruments de navigation, subtilité des raisonnements, démesure des entreprises de triangulation, l’humanité est décidément admirable quand elle invente et repousse indéfiniment les limites…
Notes
Cet ouvrage est l’objet d’une recension dans la rubrique « matériaux pour une documentation » du Bulletin de l’APMEP n° 456, d’une note de lecture dans la revue Repères-IREM n° 59, d’une présentation sous la rubrique « Notes de lecture » de la revue Tangente n° 107.
Données de publication
Éditeur Belin, Pour la Science Paris , 2004 Collection Bibliothèque scientifique Format 18,7 cm x 24,5 cm, 320 p. Index Bibliogr. p. 319
ISBN 2-84245-069-8 EAN 9782842450694 ISSN 0224-5159
Public visé chercheur, enseignant, formateur, tout public Niveau 1re, 2de, licence, lycée, terminale Âge 15, 16, 17, 18, 19, 20
Type ouvrage (au sens classique de l’édition), vulgarisation, popularisation Langue français Support papier
Classification
Mots-clés