Du fond de la classe.
Réflexions d'un Inspecteur Général.
Auteurs : Moussa Jean ; Peschanski Denis. Préf.
Résumé
Cet ouvrage est formĂ© de dix-neuf courts chapitres, chacun centrĂ© sur une question controversĂ©e dans l’univers Ă©ducatif : la pĂ©dagogie, l’autoritĂ©, l’Ă©litisme, les sujets de bac, le formalisme, la notation, la formation des enseignants, les devoirs Ă la maison, la dĂ©motivation, les programmes, les inĂ©galitĂ©s sociales… Il est complĂ©tĂ© par deux annexes : prĂ©sentation des diffĂ©rents corps d’inspection, et statistiques sur la paritĂ© garçons/filles.
La rĂ©flexion de l’auteur prend appui sur des dizaines de rĂ©cits d’inspections et autres anecdotes, qui recouvrent un trĂšs large spectre de situations, du professeur en difficultĂ© dans un collĂšge de banlieue au titulaire de CPGE Ă l’enseignement sclĂ©rosĂ©, en passant par la stagiaire brillante et rebelle. Sont aussi relatĂ©s les dĂ©buts de l’auteur dans le mĂ©tier d’inspecteur ; le tout est exprimĂ© dans un style agrĂ©able Ă lire, coulant, non dĂ©nuĂ© d’humour. Dans les derniers chapitres, les narrations pittoresques se rarĂ©fient, au profit d’un approfondissement des questionnements. A noter que les questions sont le plus souvent gĂ©nĂ©rales, et rarement propres aux mathĂ©matiques.
ProfondĂ©ment humaniste, admirateur de la « belle et grande oeuvre » qu’est notre Education Nationale, Jean Moussa, lors de son passage devant la commission de recrutement, dĂ©clara vouloir devenir inspecteur « pour rassurer les professeurs » ; son livre est bien apte Ă rassĂ©rĂ©ner le lecteur-enseignant, qui constate qu’un inspecteur gĂ©nĂ©ral bute contre les mĂȘmes difficultĂ©s que lui (dĂ©motivation, inĂ©galitĂ©s, violence…) sans prĂ©tendre en dĂ©tenir des solutions globales ; comme lui, il peut s’Ă©nerver contre les Ă©lĂšves (« ces petits imbĂ©ciles… »), il est conscient des limites de la pĂ©dagogie active et laisse une place au cours magistral, il considĂšre que « l’enseignement des mathĂ©matiques ce n’est pas la rigueur mais le mouvement vers la rigueur », il privilĂ©gie l’esprit des programmes par rapport Ă leur lettre, en rĂ©sumĂ© il connaĂźt, comprend et ressent le malaise des enseignants.
Du devoir de rĂ©serve inhĂ©rent Ă sa fonction, Jean Moussa a gardĂ© l’habitude de ne citer aucun nom propre (mĂȘme ceux des ministres de l’Education, que les dates permettent pourtant d’identifier), et de ne pas exprimer directement ses opinions personnelles ; nĂ©anmoins on devine ses rĂ©serves quant aux derniĂšres rĂ©formes (lycĂ©e, formation des enseignants) ; il se prononce clairement contre la concurrence acharnĂ©e ; pour le maintien des devoirs Ă la maison, qui mettent l’Ă©lĂšve « en situation de chercher » ; il prĂŽne une pĂ©dagogie de l’encouragement, les contacts humains enseignants/Ă©lĂšves ; il dĂ©plore le « lobbying » de groupes de pression, le faible effet Ă©galitaire du systĂšme scolaire. Cependant son refus de tout dogmatisme le conduit souvent Ă chercher un compromis entre les positions contraires : « maths modernes » ou « contre-rĂ©volution encore plus dĂ©sespĂ©rante », mathĂ©matiques utilitaristes ou culturelles, approche intuitive ou construction abstraite, accumulation de connaissances ou apprentissage de l’initiative, programmes succincts ou documents d’accompagnement volumineux… La comparaison avec des pays pauvres le pousse Ă relativiser les dĂ©fauts de notre Ă©cole.
Notes
Cet ouvrage est l’objet d’une recension sous la rubrique « matĂ©riaux pour une documentation » du Bulletin de l’APMEP n° 495.
Données de publication
Ăditeur HDiffusion Paris , 2011 Format 16 cm x 24 cm, 240 p.
ISBN 2-36345-007-8 EAN 9782363450074
Public visé élÚve ou étudiant, enseignant, tout public
Type ouvrage (au sens classique de lâĂ©dition) Langue français Support papier