Berkeley George
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George Berkeley, homme d’Eglise et philosophe irlandais (1685 -1753).
D’une famille d’origine anglaise et de confession anglicane, il fait ses études à Dublin. Homme d’église, théologien et enseignant, il voyage en Europe, puis, dans un projet missionnaire, en Amérique de 1728 à 1731.
En 1710, dans ses Principes de la connaissance humaine, il développe l’essentiel de sa philosophie, qu’il nomme « immatérialisme » et qu’on appellera « idéalisme ». Elle est fondée sur le principe que « l’essence des objets consiste en ce qu’ils sont perçus », la substance matérielle n’existe pas, le monde n’est que le langage de Dieu s’adressant aux hommes sous les modalités idéales qu’ils prennent pour la matière.
Il s’oppose ainsi au scepticisme et à Newton dont il critique la pensée sur l’espace, le temps et le mouvement absolus dans De motu (1720), et avec qui il est en désaccord sur l’essence des mathématiques.
Dans son Essai sur une nouvelle théorie de la vision (1709), Berkeley critique l’optique géométrique, en posant la question de la perception de l’espace sur un plan métaphysique.
En effet, la conséquence de l’immatérialisme sur la connaissance scientifique est que les objets ne peuvent exercer d’action les uns sur les autres, il n’y a pas de causalité physique mais uniquement des successions dont l’activité de Dieu seule est à l’origine.
Lors de son séjour en Amérique, il publie la Nouvelle théorie de la vision défendue et expliquée (1733), Défense de la libre pensée en mathématiques (1735).
La philosophie de Berkeley, « le paradoxe de Berkeley », sera critiquée par exemple par Voltaire dans son Dictionnaire philosophique : » selon ce docteur, dix mille hommes tués par dix mille coups de canon ne sont dans le fond que dix mille appréhensions de notre entendement ; et quand un homme fait un enfant à sa femme, ce n’est qu’une idée qui se loge dans une autre idée, dont il naîtra une troisième idée. »