Bortniker Liouba
ELEMENTS DE BIOGRAPHIE
HISTOIRE DE L’ENSEIGNEMENT
Liouba Bortniker est née en 1860 en Ukraine (qui faisait alors partie de la Russie), elle arrivé à paris en 1879.
Elle est la première femme reçue à l’agrégation de mathématiques, en 1885.
Elle est alors nommée au lycée de jeunes filles de Montpellier, puis obtient le prix Peccot : bourse qui lui permet de suivre les cours du collège de France et à la Sorbonne pendant 3 ans. Elle envoie des communications à l’Académie des sciences dont seule la première reçoit un écho.
Finalement elle ne termine pas la thèse qu’elle avait commencée.
Alors qu’elle est reconnue d’un niveau lui permettant d’enseigner à l’université, elle est nommée en lycée au prétexte de sa modestie.
Sa méthode d’enseignement surprend à cette époque « Mlle Bortniker ne fait pas de leçon ; elle interroge les élèves et leur fait traiter au tableau, sous sa direction et en les guidant, les questions du programme. »
Sa santé se dégrade, peut-être à cause des privations qu’elle s’impose pour aider sa famille. Un peu plus tard, atteinte de délire de la persécution, elle perd la raison. Grâce au soutien de mathématiciens (Darboux, Tannery notamment), elle avait pu avoir un poste d’assistante à l’ENS de jeunes filles de Sèvres, puis une allocation qui lui permit de survivre jusqu’à ce qu’elle soit internée en 1899 pour aliénation mentale. On perd sa trace après 1903 car les archives de l’établissement où elle se trouvait ont été détruits en 1944. On ne connaît même pas la date de sa mort.
A cette époque très peu de jeunes filles parviennent à suivre des études. Camille Sée fait voter des lois en 1878, 1881, 1883 pour ouvrir des établissements scolaires aux jeunes filles, et par conséquence former des femmes professeurs, dont un concours d’agrégation féminin. Le niveau d’enseignement et celui des concours est très inférieur dans l’enseignement féminin.
Liouba est la première à avoir obtenu l’agrégation « masculine » de mathématiques. Il faudra attendre 1920 et les succès de Madeleine Chaumont (reçue première) et de Georgette Parize.
La triste histoire de Liouba fut signalée dans la presse pour montrer qu’un haut niveau d’enseignement ne convient pas à la nature féminine.