Caccioppoli Renato

ANALYSE
ELEMENTS DE BIOGRAPHIE

Renato Caccioppoli (1904-1959) est un mathématicien italien.
Son père était chirurgien et sa mère, Sofia Bakounine, était la fille du révolutionnaire russe Mikhaïl Bakounine et son arrière-grand-père le poète, diplomate et maréchal de la noblesse Alexandre Bakounine. Les enfants de Mikhaïl Bakounine avaient tous émigré en Argentine ou en Italie et une des tantes de Renato était la chimiste et biologiste Maria Bakounine, installée à Naples.
Renato Caccioppoli s’inscrit à l’université en 1921 où il étudie les mathématiques. Il est diplômé en 1925, il devient l’assistant de Mauro Picone qui l’oriente vers l’analyse mathématique.
En 1931 il obtient la chaire d’analyse algébrique de l’Université de Padoue puis en 1934 revient à Naples comme professeur de théorie des groupes puis, après la Seconde guerre mondiale, professeur d’analyse jusqu’à sa mort en 1959.
Ses travaux portent sur l’analyse fonctionnelle, le calcul des variations, les équations aux dérivées partielles. Ses premières publications datent de 1930.
Il est aussi connu pour son tempérament anticonformiste et ses idées résolument antifascistes. Lorsque Mussolini vint à Naples en mai 1938, Caccioppoli fit jouer la Marseillaise par un orchestre dans un restaurant en plein air, puis il tint un discours contre Adolf Hitler et Benito Mussolini. Il fut arrêté et évita la comparution devant le tribunal spécial pour les opposants politiques en étant déclaré fou et interné dans un asile (avec l’aide de sa tante Maria Bakounine professeur de chimie à l’université de Naples).
Il n’en continua pas moins l’étude des mathématiques et du piano où il était virtuose. Après la guerre il reprit son poste à l’université et eut aussi une activité politique proche du Parti communiste italien.
Ses derniers travaux datent de 1952-1953.

Dans les dernières années de sa vie, déçu par l’évolution politique et par des événements de sa vie privée, il devint dépressif et alcoolique et se suicida en 1959.

La fin de sa vie est l’objet du film Morte di un matematico napoletano (en 1992) du cinéaste italien Mario Martone et sa manifestation antifasciste de mai 1938 est le sujet du roman Le coq de Renato Caccioppoli (2018) de Jean-Noël Schifano.