Cuvier Georges

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Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier, dit Georges Cuvier, (1769-1832), naturaliste français.
Il est né dans une famille protestante à Monbéliard (qui était alors rattaché au duché de Wurtemberg). C’est là qu’il commence ses études qu’il complète à Stuttgart. Outre la littérature allemande et le droit administratif il étudie les sciences, pour lesquelles il se passionne.

En 1788, précepteur dans une famille noble en Normandie où il passera la période de la Révolution, il développe ses connaissances en histoire naturelle en constituant un herbier, en récoltant des fossiles ou encore en disséquant des poissons ou quelques autres animaux.
Remarqué, il est appelé à Paris (1795) et rapidement admis au Jardin des Plantes du Museum national d’histoire naturelle créé en 1793. Il est nommé à la chaire d’anatomie des animaux (qui deviendra chaire d’Anatomie comparée) puis en 1796 est élu à l’Académie des sciences.
Il a toutes sortes de responsabilités dans l’administration et de distinctions sous les différents régimes qu’il traverse. En 1814 il est nommé conseiller d’état et s’attire des critiques par sa complaisance envers le pouvoir et par son comportement vis-à-vis de ses contradicteurs.
Il meurt du choléra en 1832.
Cuvier est un des fondateurs de l’anatomie comparée (continuant les travaux de Daubenton) et de la paléontologie. Il propose une nouvelle classification des animaux (espèce, genre, famille, ordre, .) basée sur son principe de subordination des organes et de corrélation des formes. Ce principe, à la base de l’anatomie comparée, lui permet de reconstruire des êtres à partir de quelques débris, ce qui donne de nouveaux outils à la géologie en permettant de déterminer l’ancienneté de couches terrestres. Il a accumulé, étudié et classifié un nombre impressionnant de fossiles.
Mais il eut aussi des côtés plus sombres. Partisan de la fixité des espèces et donc opposé au transformisme défendu par Lamarck, il n’hésita pas, pour remettre en cause les thèses de Lamarck, à utiliser les pouvoirs dont il disposait pour entraver ses travaux et la diffusion de ses idées ainsi que de ses partisans.
Cuvier est un des représentants les plus influents des préjugés racistes de l’époque dont le symbole est le destin de Sarah Baartman, femme de l’ethnie Khoisan (dans l’actuelle Afrique du Sud) et qui à cause d’une hypertrophie des hanches et des fesses, fut montrée en Europe dans des foires et finalement examinée comme « objet d’étude » par Geoffroy Saint-Hilaire et Cuvier qui réalisera l’autopsie après la mort de Sarah. En 1817 il publie ses Observations sur le cadavre d’une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus hottentote, qui est un témoignage des théories racistes. Un moulage du corps de Sarah ainsi que son squelette ont été exposés au Musée de l’homme à Paris jusqu’en 1974 et ne fut restitué à son pays qu’en 2002.
Même si certains aspects de sa personnalité et certains de ses travaux se sont révélés des erreurs, Cuvier n’en reste pas moins un des savants qui ont fait avancer les sciences naturelles.