Ferrer Guardia Francisco

ELEMENTS DE BIOGRAPHIE

Francisco Ferrer (1859-1909) (en espagnol Francisco Ferrer Guardia, en catalan Francesc Ferrer i Guàrdia) est un un libre-penseur et pédagogue libertaire espagnol.
D’une très nombreuse famille d’agriculteurs catholiques et monarchistes, il travaille dès l’âge de 14 ans et est au contact d’idéaux républicains. Il étudie les doctrines des internationalistes, s’intéresse à la politique et fréquente les cours du soir organisés par des sociétés ouvrières. Il fréquente les milieux libertaires barcelonais et découvre les grands théoriciens anarchistes classiques (Proudhon, Bakounine, .). En 1886, après avoir pris part à la tentative d’insurrection ratée du général républicain Villacampa, il doit s’exiler à Paris où il fait partie des francs-maçons et milite comme libre-penseur.
Opposé à la violence des attentats anarchistes, il est partisan d’une évolution de la société par l’éducation et l’émancipation des individus.
Il enseignait l’espagnol à Paris et avait publié une méthode appréciée L’espagnol pratique. En 1901, ayant reçu un héritage, il rentre en Espagne et crée une école primaire destinée aux milieux qui n’apprécient pas le monopole éducatif de l’Eglise catholique. Il réussit dans cette entreprise et fonde l’Escuela moderna (ou Ecole moderne), école rationaliste qui s’appuie sur la mixité, l’égalité sociale, la transmission d’un enseignement rationnel, l’autonomie et l’entraide. Il y aura plus d’une centaine d’Ecoles modernes en Espagne et elle inspirera de nouveaux courants pédagogiques.
En 1906, l’attentat (dont l’auteur avait été bibliothécaire à l’Ecole moderne) le jour du mariage du roi Alfonso XIII est l’occasion, pour les autorités, de fermer l’Ecole moderne de Barcelone et d’arrêter Ferrer qui était de plus partisan de l’action ouvrière et de la révolution sociale. Ferrer est finalement libéré faute de charges contre lui mais ne peut pas rouvrir son école.
Avec Charles-Ange Laisant il fonde la Ligue internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance qui publie une revue L’Ecole rénovée et a l’audience et le soutien des milieux progressistes européens.
Début 1909, lors de la guerre de Mélilla entre l’Espagne et le Maroc, le gouvernement espagnol déclare la mobilisation générale. Le 26 juillet, le syndicat Solidarida Obrera déclare, à Barcelone, une grève générale, qui sera réprimé durement par le gouvernement de Madrid. Ces événements sont connus sous le nom de Semaine tragique.

Ferrer n’est pas responsable de ces événements, mais son Escuela moderna dérange l’épiscocat catholique, son engagement politique dérange les autorités. Considéré comme instigateur du soulèvement il est condamné à mort à la suite d’un simulacre de procès. Son exécution entraîne de nombreuses protestations dans le monde. En 1911 le procès sera révisé et la condamnation jugée « erronée ».