La recherche scientifique et technique est aujourd’hui l’un des facteurs essentiels de l’évolution des systèmes sociaux. Or notre système d’enseignement est demeuré très largement à l’écart de ce profond mouvement d’histoire. Aujourd’hui encore il reste livré à l’illusion que le monde où nous vivons, et singulièrement ce monde ou nous enseignons et apprenons, peut être changé par décrets, à volonté, et à force de bonne volonté… Aussi la recherche en matière d’enseignement se trouve-t-elle dans une situation incommode. Dans une société où, pour le meilleur et pour le pire, le consumérisme s’accroît, on la sollicite, on lui demande des comptes. Mais on fait souvent mauvais usage de ce qu’elle offre – quand usage il y a. De cela, l’archaïsme du système d’enseignement comme l’insuffisant développement des recherches témoignent l’un et l’autre. Et c’est l’un et l’autre ensemble qu’il convient de mettre en question, théoriquement et pratiquement en articulant les progrès de la recherche et l’effort de développement.
Depuis leur création, il y aura bientôt vingt ans, les IREM, instituts de recherche sur l’enseignement des mathématiques, n’ont cessé d’éprouver ce balancement cyclothymique entre le sentiment de la fécondité de leurs recherches et de leur influence sur l’enseignement, et le constat des limitations que la situation sociale de la recherche sur l’enseignement leur impose. Ils ne cessent pourtant, dans le domaine qui est le leur, de travailler solidairement faire évoluer l’état des choses.
Les analyses et les propositions que l’on trouvera ici sont une contribution à cet effort collectif.