Le thème est enrichi de quatre contributions :
1) « L’univers didactique et ses objets : fonctionnement et dysfonctionnements » : Yves Chevallard décrit l’univers didactique et ses objets sous l’angle de son fonctionnement et de ses dysfonctionnements. Cet apport original est centré sur une vision athropologique de l’univers de l’apprentissage et de l’enseignement. C’est cet univers inhomogène que l’individu concret, en position d’enseigné, va devoir parcourir. Face à ce monde où il entre – et où, en vérité, il n’aura jamais fini d’entrer – il est soumis à de multiples assujettissements qui feront sa force mais aussi ses faiblesses, en proie aux discours sibyllins – et souvent trompeurs – de l’institution, comme à ses silences obstinés, il s’engage en vérité en une voie fort étroite, où les occasions de verser se présenteront quasiment à chaque pas. Le problème fondamental, pour l’enseigné comme pour le didacticien, est celui de la reconnaissance – chacun dans son registre propre, pour l’un celui d’un savoir professionnel, pour l’autre celui d’un savoir savant – des objets pertinents et des rapports idoines à ces objets. Plusieurs cas de figure se présentent…
2) « Le contrat didactique et connaissance » : Pour Paolo Guidoni, il n’y a pas de contrat didactique efficace s’il n’est pas fondé sur un modèle de connaissance, et de dynamique de cette connaissance (individuelle et sociale) : modèle explicite pour l’élève comme pour le maître ; forme socialisée de cette métaconnaissance sans laquelle toute connaissance est vide. Le sens, le choix et la cohérence du « quoi-comment » jouer sur la scène de l’école et de la classe reste clairement lié aux différentes positions épistémologiques qui sont en présence, et qui s’avèrent parfois incompatibles.
3) « La recherche d’aide des élèves en classe de mathématique » : Sharon Nelson-Legall examine le rôle que joue la demande d’aide des élèves dans l’apprentissage, comment se manifeste cette demande dans les classes de mathématiques, et enfin le sens que revêt cette demande pour l’enseignement et l’apprentissage. La suggestion faite est que la demande instrumentale d’aide peut-être considérée comme une méthode générale d’apprentissage parce qu’elle permet la participation effective de l’élève dans des situations d’apprentissage socialement médiatisées.
4) « Le contrat didactique : une construction théorique et une connaissance pratique » : M-L. Schubauer-Leoni examine la notion de contrat didactique, notion maintenant largement reprise dans la littérature éducative. Cette notion est une construction théorique qui permet de décrire certaines réalités. Elle fournit en outre des connaissances pratiques notamment sur les habitus installés dans la classe. Elle intervient notamment comme élément constitutif de la pensée chez les individus qui en interprètent les lois et qui transportent avec eux, dans d’autres circonstances les constructions opérées en son sein, les dispositions structurantes qu’il comporte.