Un unique exposé « De quelques considérations épistémologiques à propos des méthodes de recherche en didactique des mathématiques » dû à Claudine Blanchard-Laville fournit matière à un débat. Des réactions à cet exposé sont présentes dans cette brochure.
Le coeur de l’intervention consiste en quelques considérations épistémologiques à propos des méthodes de recherche en didactique des mathématiques. En partant de certaines remarques faites sur la méthode expérimentale en sciences humaines, les notions fondamentales dont elle s’assortit, tout au moins en psychologie, sont dégagées : ce qui mène de la psychologie expérimentale jusqu’à la didactique des mathématiques en passant par la psychologie sociale et les sciences de l’éducation.
L’intervenant montre ensuite les pseudo-tentatives d’élargissement de cette démarche dite expérimentale. Celles-ci semblent conduire à une notion étroite de la scientificité. En effet, on est alors contraint de laisser les notions qui accompagnaient légitimement l’usage de la démarche expérimentale légiférer dans un champ où la subversion épistémologique amenée par la psychanalyse les rend inadéquates et non pertinentes. L’approche clinique à orientation psychanalytique induit un bouleversement épistémologique. Des changements méthodologiques doivent s’ensuivre nécessairement. La question du changement d’éthique concomitant peut alors être posée. Ne faut-il pas alors élargir la notion de scientificité au lieu d’en rester à une notion définie en fonction des critères de la démarche expérimentale ?
Les résistances apparues dans la communauté des didacticiens à l’application des résultats de la recherche en didactique des mathématiques, sont d’emblée prises en compte dans la perspective proposée : ces résistances sont davantage surmontables.