L’école primaire a principalement à traiter de premières rencontres avec des objets mathématiques qui ne sont en général pas vus directement dans toute leur généralité : ils seront repris et transformés au cours de la scolarité ultérieure ; cependant cette première approche doit permettre de traiter de façon satisfaisante certaines catégories de problèmes, et pour cela mettre en place un langage et des techniques de calcul qui doivent être utiles tout de suite et aussi sur lesquels on pourra s’appuyer pour les apprentissages futurs.
Une autre spécificité de l’école primaire c’est que les enseignants sont polyvalents et qu’on ne peut pas attendre que la formation mathématique théorique initiale de la majorité d’entre eux dépasse le niveau d’un bon élève de seconde.
Marie-Jeanne Perrin pense que ce n’est même pas souhaitable car la diversité des parcours est indispensable et la maîtrise du français est primordiale.
D’ailleurs une formation scientifique plus longue ne fournit pas forcément les connaissances mathématiques nécessaires pour gérer la classe à l’école primaire.
Dans cet exposé, Marie-Jeanne Perrin s’interroge sur les savoirs nécessaires pour enseigner les mathématiques à l’école primaire et identifier quelques difficultés concernant ceux qui ont à voir avec la formation en mathématiques, en s’appuyant sur des exemples extraits pour la plupart de mon expérience de formatrice de professeurs des écoles à Arras depuis plus de douze ans.
Elle essaye d’en tirer quelques conséquences pour la formation des maîtres qui amènent à poser des questions sur l’enseignement secondaire et la maîtrise du « socle » en mathématiques.