Vidéo de l’IREM de Paris – Conférences. 7e Journées Lemme 2018. Entre sémiotique et mathématiques, l’iconicité et la narrativité.
Auteur : Fontanille Jacques
Résumé
Dans les années soixante-dix, Algirdas Julien Greimas écrivait en substance dans ses chroniques lituaniennes (il s’en abstenait prudemment dans ses travaux en français) que la sémiotique avait pour vocation de jouer à l’égard des sciences humaines et sociales le même rôle que les mathématiques à l’égard des autres sciences. Ce n’est pourtant pas ce qui s’est passé au cours des décennies qui ont suivi : d’un côté, la sémiotique a été très souvent tenue à l’écart par les SHS, et de l’autre, elle a directement engagé le dialogue avec les sciences de la nature et les sciences du vivant, et même… avec les mathématiques.
Dans un premier temps, la formalisation des transformations narratives a emprunté son expression à la logique mathématique, mais le succès de cette formalisation a été, à juste titre, éphémère. Dans un second temps, la schématisation des catégories et transformations narratives s’est fondée sur les mathématiques topologiques, et en particulier les schématismes catastrophistes. Le succès de cette solution a été plus durable, et surtout mieux motivé.
Car si la topologie constitue un apport significatif et durable à la sémiotique, c’est principalement en raison de sa puissance iconique : elle traduit des catégories et des processus conceptuels abstraits dans des figures et des opérations iconiques, qui sont même susceptibles de faire émerger des propriétés qui sont masquées dans une formulation strictement conceptuelle.
En retour, la sémiotique serait donc en mesure de retrouver les structures narratives sous-jacentes à des représentations topologiques, comme des courbes d’équations, ou des descriptions de phénomènes physiques. Le lieu commun, entre sémiotique, mathématiques et physique, serait alors de nature phénoménologique.
Cette présentation est principalement étayée par l’analyse de deux cas concrets : (1) l’analyse sémiotique (narrative) de la description de la transparence, telle que la physique optique la conçoit, et (2) l’établissement de correspondances entre les « profils narratifs » impliqués dans les problèmes de mathématiques proposés aux élèves, d’une part, et les formes iconiques des courbes d’équations qui sont attendues pour résoudre ces problèmes, d’autre part.
Dans cette présentation, l’orateur qui est sémioticien, interroge la place du sémioticien dans les autres discipline. Après avoir présenté le contexte de l’origine de ses recherches, à savoir la sémiologie structuraliste des années 1970, le narrateur développe la problématique exprimée dans le titre de sa conférence.
Notes
Conférence donnée le 14 novembre 2018 par Jacques Fontanille dans le dans le cadre des Journées Lemme 2018 (13 et 14 novembre 2018).
Cette septième édition de LEMME (Langage dans l’Enseignement et l’apprentissage des Mathématiques) fut l’occasion d’aborder la circulation des savoirs dans le registre langagier et plus largement dans toutes ses formes d’expressions sémiotiques, dans l’enseignement des mathématiques et d’autres disciplines.
Depuis 2005 l’IREM de Paris accueille différents cycles de conférences sur la culture, l’enseignement, la formation, la diffusion et la vulgarisation des mathématiques.
Ces différentes conférences peuvent être liées à un colloque, une journée d’étude ou autre évènement ponctuel. Par souci de commodité, et en raison de l’éclectisme des sujets, l’espace vidéo de l’IREM de Paris regroupe en un endroit unique les archives vidéos de tous ces évènements.
Cette ressource est en ligne sur le site Vidéo de l’IREM de Paris
Données de publication
Éditeur IREM de Paris Paris , 2018
Public visé enseignant, formateur
Type Film, vidéo Langue français Support internet
Classification