Les progrès de l’artillerie depuis la fin du XVe siècle ont provoqué un renouvellement complet des conceptions de la protection des villes par leurs remparts ; la théorie du bastionnement apparaît en Italie lors des premières guerres française et restera la pratique dominante jusqu’à la fin du XIXe siècle. La diffusion des théories nouvelles passera à la fois par la formation des ingénieurs sur le terrain et la publication de livres à destination de la noblesse, et l’on en trouve l’ultime perfectionnement à la fin du XVIIe siècle dans les œuvres de Vauban (livres non publiés de son vivant, mais forteresses toujours visibles) et Coehoorn en Hollande. Le corpus des ouvrages de fortification est assez vaste, pour que l’on puisse tracer dans presque tous les influences des auteurs précédents ; plusieurs angles d’approche sont possibles : géographique (selon le lieu de publication et les écoles de pensée, comme celle de Stevin à Leyde), didactique ou simplement géométrique (en fonction de l’importance accordée aux démonstrations). Mais dans de nombreux cas, et contrairement à nombre de textes mathématiques, ces ouvrages sur papier ont laissé des traces de brique sur le terrain et de sang dans l’histoire de l’Europe.

Voici le plan :
– La fortification moderne
– Naissance de manières nationales
– De papier et de mathématiques
– En temps de guerre : le sang, la brique