La problématique anglo-saxonne du « dark number » nous invite à réfléchir aux rapports qu’entretiennent enregistrement statistique et réalité sociale, techniques quantitatives et contextes institutionnels (cf., au siècle dernier, les contributions de X. Heuschling ou J. Bertillon). De l’étroitesse d’une telle liaison dépend la légitimité des interprétations proposées. Sont notamment a prendre en compte les paramètres de visibilité et de reportabilité, sans oublier les contraintes organisationnelles, l’évolution des capacités de filtrage ainsi que les modifications démographiques ou législatives. L’auteur illustre ces interrogations en prenant appui sur quelques études de cas empruntées à la sociologie de la déviance et de la criminalité (enquêtes par autoportrait ou par victimisation).