Durant les années 80, de nombreux travaux de recherche ont porté sur l’enseignement/apprentissage de la soustraction à l’école primaire. La plupart se situaient en aval de l’enseignement de la soustraction, se focalisant principalement sur les erreurs opératoires des élèves. À la même époque, Brousseau a proposé une ingénierie didactique se situant en amont de l’enseignement d’une technique opératoire de la soustraction. Cette communication rend compte d’une recherche étudiant la mise en œuvre de cette ingénierie dans des classes ordinaires actuelles de CE1, deux en France et une en Suisse romande, classes se différenciant soit du fait du niveau d’expérience des enseignantes, soit du contexte institutionnel. La recherche a mis en évidence deux moments-clés qui conditionnent le déroulement de l’ingénierie. En s’appuyant sur les descripteurs de l’action conjointe, il est montré comment deux enseignantes appartenant à des systèmes éducatifs différents (Suisse romande, France) contournent les difficultés afin de faire émerger les sens d’une différence puis celui d’un algorithme opératoire de la soustraction.