La psychologie cognitive a établi que, bien avant tout enseignement systématique, les enfants développent des conceptions sur les nombres et des habiletés numériques qui semblent prendre leur source dans des prédispositions que les humains partagent avec les animaux. Les bébés eux-mêmes manifestent des compétences que certains n’hésitent pas à qualifier de numériques. Comme de nombreux auteurs l’avancent aujourd’hui, nous sommes nés pour compter, et notre cerveau est prédisposé par l’évolution aux mathématiques. Les premiers apprentissages (comptage, dénombrement, etc.) qui permettent à l’être humain de dépasser le stade proto-numérique ont fait l’objet de nombreuses études et sont maintenant bien connus. Les premières habiletés authentiquement arithmétiques d’addition et de soustraction se développent spontanément chez les jeunes enfants à partir d’habiletés de dénombrement. Le langage est la fonction qui permet aux êtres humains de dépasser les limitations inhérentes aux instruments proto-numériques. Cet article aborde les difficultés qu’entraîne dans les apprentissages, l’introduction des nombres décimaux et des fractions.