En travaillant sur les pratiques de formation des enseignants de mathématiques à l’usage des technologies numériques, l’auteur a développé une ingénierie de formation basée sur l’analyse de pratiques filmées. Dans ce scénario, la vidéo de classe est au cœur d’une démarche avec analyse a priori, anticipation des réactions des élèves, analyse de l’écart entre le prévu et le réalisé, définition et explicitation d’une problématique professionnelle. Si cette ingénierie a montré son intérêt, elle a amené l’auteur à questionner le caractère opportuniste des connaissances émergeant. En effet, ces dernières dépendent de ce qui s’est passé durant les expérimentations servant à l’analyse de pratiques, des formés, de ce qu’ils identifient durant cette analyse, de leur propre expérience et de la capacité du formateur à les identifier en direct. Pour pallier cette difficulté, l’auteur s’est tourné vers des moyens de contrôler les situations analysées tout en impliquant les pratiques du stagiaire. Au lieu de s’appuyer sur les pratiques des formés ou d’enseignants volontaires, il a été choisi de concevoir (faute d’outils adaptés) et d’utiliser dans le même scénario que celui d’analyse de vidéo, des simulations informatiques. Les stagiaires peuvent faire la simulation un nombre important de fois, tester des hypothèses, confronter leurs résultats à ceux de leurs pairs, remettre en question les réponses du logiciel…cela donne une expérience identique pour tous dont le formateur connaît les caractéristiques puisqu’il les a déterminées.
L’auteur présente ainsi sa démarche de conception qui s’appuie sur l’analyse a priori d’une situation de classe, des captations vidéo de la mise en œuvre de cette situation qui permettent d’identifier les réactions réelles des élèves et les choix d’enseignants ordinaires. Il décrit ensuite les caractéristiques des simulations produites puis des usages de cet outil en formation.