Le site est de nature MUTUALISTE. Il offre des documents utilisables gratuitement en classe.
Ce portail est né du regroupement de sites personnels créés par des professeurs de maths : sur ces sites, on trouve des documents (au sens large : documents « papiers », animations, petits logiciels…) utilisés de manière effective par le professeur dans sa classe. Sésamath est un site informatique de mathématiques, fait par et pour des enseignants. Il classe : devoirs, interrogations, fiches d’exercices, exemples de progression… Parmi les sites « fédérés », l’un d’entre eux (la casemath) était déjà à dominante mutualiste tandis qu’un autre, maths en ligne était le parfait exemple du livre virtuel d’auteur. Ainsi dès le départ, deux pistes différentes mais complémentaires se sont affirmées :
– l livre virtuel d’auteur
-le livre virtuel mutualiste, ouvert aux contributions (devenu http://www.mathadoc.com/). Les deux approches se situent clairement au niveau de la pratique de classe : contrairement à une banque d’exercices, les documents tiennent comptent d’une progression, d’une temporalité, d’un vécu pédagogique.

Dans le cas du livre virtuel d’auteur, la problématique est proche de celle du manuel classique. A ceci près que la personnalisation du livre virtuel est possible (très difficile dans le cas d’un manuel papier). Le grand intérêt du livre virtuel d’auteur est d’offrir une cohérence globale : il y a un parti pris au départ (une certaine vision de l’acte d’enseigner) et le choix d’une démarche (parmi toutes celles qui sont possibles) développée et traduite dans des fiches. Le livre virtuel d’auteur est une approche réfléchie, mûrie, rendue cohérente par les auteurs, reflet d’un enseignement en classe. Comme pour le livre traditionnel, certaines fiches peuvent être détournées de leur optique de départ (elles ne sont pas accompagnées de commentaires). C’est l’oeuvre d’un professionnel qui s’adresse à d’autres professionnels en disant : « voilà comment je fais, libre à vous de vous enrichir de ma pratique, et, si vous le souhaitez, de m’enrichir en retour de la vôtre. »

La problématique du livre virtuel mutualiste est sensiblement différente et pose d’autres questions. Il propose une structure que chacun peut enrichir de ses documents. L’idée qui le sous-tend est que la multiplicité des approches est source de richesse. C’est un concept qu’on retrouve assez souvent sur le net… et qui, très souvent, ne fonctionne pas : très peu de contributions extérieures et petite mort pour le site. Ce concept s’appuie sur une vision quantitative (étrange et très discutable) : la richesse viendrait du nombre de documents, du nombre de visiteurs, du nombre de contributions…
Cette conception mériterait à elle seule un article… En tout état de causes, elle conduit à de sérieuses difficultés : comment contrôler les apports extérieurs ? Faut-il d’ailleurs les contrôler ? Comment gérer une grande masse de documents ? Quantité n’est pas nécessairement qualité.

Le « tableau virtuel » mérite une qu’on s’y attarde longuement. Amener l’ordinateur dans la salle de classe plutôt que de déplacer les élèves dans une salle informatique n’est pas anodin : l’ordinateur (en tant qu’artefact) ainsi introduit dans la salle de « tous les jours » est clairement perçu par les élèves comme une extension des outils du professeur (comme peut l’être la grande règle ou le compas !). L’ordinateur devient tableau virtuel quand il est équipé d’un système permettant de montrer l’écran à toute la classe. Il peut s’agir d’une télé grand écran reliée à l’ordinateur ou d’un vidéo-projecteur. Le système fait partie de la vie de la classe au même titre que le tableau noir (et en complémentarité avec lui). Mais il a des fonctions particulières : il est capable d’interaction, il a une mémoire et il produit des images. Il ne se réduit pas à la géométrie dynamique (avec laquelle on le confond parfois). Il se prête remarquablement au calcul mental, il est très performant pour mettre en scène un algorithme… Ce système permet en outre de rester constamment face aux élèves (en cela, c’est une extension du rétroprojecteur). Le tableau virtuel peut aussi être le support d’un livre virtuel : les potentialités sont immenses et leur exploitation commence à peine.

La création de logiciels pour les salles informatiques est a priori une activité plus délicate. Le travail est colossal et la concurrence acharnée. Il suffit de voir les budgets des maisons d’éditions pour la création de cédéroms multimédias pour se poser légitimement des questions. La porte a été ouverte avec des logiciels comme Lilimath , mais l’évolution des nouvelles technologies a rendu le défi plus difficile encore. Comment lutter contre des équipes d’informaticiens professionnels ? En réunissant les très nombreuses compétences disséminées en France et dans le monde francophone.

Le pari de l’association Sésamath est insensé… si un très grand nombre de collègues n’y prête pas main forte. Les besoins sont immenses et pas seulement au Collège. Dans les mois qui viennent, Sésamath aura sa branche LP et sans doute sa branche Lycée. Là encore, l’idée est simple : faire des moteurs de recherche communs, croiser les équipes pour essayer de rapprocher un peu plus les professeurs des différents cycles.