Trithème Jean
Trithémius Johannes
CALCUL
ELEMENTS DE BIOGRAPHIE
Jean Trithème, en latin Johannes Trithemius, (1462-1516), abbé bénéfictin, cryptologue.
Son véritable nom est Johannes von Heidelberg, il est connu sous le pseudonyme qui vient du nom de sa ville natale : Trittenheim, près de Trêves.
Il fait ses études à Trêves puis à l’université de Heidelberg. En 1480 il entre à l’abbaye des bénédictins de Sponheim, y prononce ses vœux, en devient abbé en 1483, décide d’en restaurer le bâtiment et d’en faire un lieu d’étude en instaurant une discipline austère. Il y développe une bibliothèque qui attire de nombreux érudits.
Il écrit des ouvrages sur la théologie et sur l’histoire de l’ordre des bénédictins et se passionne pour l’astrologie, la magie, les sciences occultes ainsi que pour la stéganographie .
En 1505, suite à une révolte des moines de son monastère (qui brûlent la bibliothèque), il devient abbé de l’abbaye Saint-Jacques de Würzburg où il poursuit ses travaux et restera jusqu’à la fin de sa vie.
D’un côté il étudie la kabbale et la magie et protège ses travaux par ses méthodes de stéganographie, d’un autre côté il écrit des ouvrages de théologie. Il se fait ainsi à la fois des ennemis et des disciples.
Il a laissé des chroniques sur l’ordre des bénédictins, un traité d’astrologie, des ouvrages de magie.
Son ouvrage le plus important, Steganographia (écrit vers 1499 et publié en 1606) se présente comme un traité d’inspiration kabbaliste. Le contenu de cryptographie y est dissimulé par une méthode de stéganographie.
Au 17e siècle on lui a attribué à tort l’invention du chiffre de Vigenère . En revanche il a inventé le chiffre de Trithème (ou tableau de Trithème) qu’on trouve dans son ouvrage Polygraphia (paru en 1518). Il s’agit d’un chiffrement polyalphabétique qui revient à une suite de décalages de César (dans le chiffre de César le décalage est fixe, dans le chiffre de Trithème il est successivement de 1, 2, .. lettres). La différence avec le chiffre de Vigenère est que ce dernier comporte un mot-clé, absent dans le chiffre de Trithème.
Dans Polygraphia on trouve aussi le procédé de stéganographie « Ave Maria », ensemble d’alphabets formés de 26 mots ou groupes de mots tels qu’en juxtaposant plusieurs de ces groupes de mots on obtient un texte cohérent qui a l’apparence d’une litanie