von Humboldt Alexander

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Alexander von Humboldt (1769-1859), naturaliste, géographe et explorateur allemand.

Il fait partie d’une famille aristocratique. Comme pour son frère aîné Wilhelm (philosophe et diplomate et qui a été ministre de l’éducation en Prusse), son éducation est confiée à des précepteurs dans la ligne des principes pédagogiques de Rousseau. Puis les deux frères vont à l’université de Francfort sur l’Oder, puis à Göttingen. Alexander est attiré par les sciences naturelles, il étudie la physique, l’anatomie, la zoologie, la botanique. Il a aussi une formation en économie.
Après ses études (1792), il commence une carrière brillante dans les mines, fait des recherches pour y améliorer la sécurité. Quelques années plus tard, il démissionne de administration des mines et se consacre à ses voyages et à ses observations scientifiques, sa fortune lui permettant de les financer lui-même.
En 1798, il s’installe à Paris et fréquente les scientifiques : Cuvier, Jussieu, Lamarck, Vauquelin, Delambre , Laplace , Borda , .
En 1799 il entame une expédition en Amérique où son projet est de découvrir l’interaction des forces de la nature et les influences qu’exerce l’environnement géographique sur la vie végétale et animale. Cette expédition va durer cinq ans et emmènera Humboldt et son ami Bonpland d’Espagne au Venezuela où ils explorent l’Orénoque et le Rio Negro, puis à Cuba, de nouveau sur le continent en Colombie et à travers les Andes (y compris l’ascension – cependant incomplète – du Chimborazo 6268 m, point non pas le plus élevé au-dessus du niveau de la mer, mais le plus éloigné du centre de la Terre) jusqu’à Lima, puis au Mexique et enfin à Philadelphie où il souhaite rencontrer Thomas Jefferson. Cette expédition est remarquable par la précision des données recueillies et par les nombreux spécimens rapportés (animaux, plantes, .). Les données relevées concernent un grand nombre de domaines scientifiques : l’astronomie, la météorologie, la géographie, la géologie, la sismologie, la chimie, l’anthropologie, la linguistique, etc. aussi bien en mer (lors de la traversée) que sur l’Orénoque ou dans les Andes.

De retour en Europe il s’installe à Paris (de 1804 à 1824) et fréquente les cercles scientifiques tels que la Société d’Arcueil où il rencontre en particulier Gay-Lussac et Arago avec lesquels il continue ses travaux.
Après la chute de Napoléon, il refuse le poste d’ambassadeur de Prusse à Paris car il est opposé à la politique qui gouverne alors l’Europe. Il est cependant obligé de rentrer à Berlin en 1826, il y donne des conférences qui ont un grand succès.
En 1827, il dirige une expédition en Russie pour étudier les mines de l’Oural où il prédit la présence de diamants et effectue comme à son habitude des mesures magnétiques et météorologiques.
Il continue à avoir une influence politique et travaille à renforcer les liens entre la Prusse et la France. Il conserve une grande popularité mais aussi des inimitiés dans les milieux réactionnaires.

Il est un des derniers savants à avoir eu, en même temps qu’une véritable démarche scientifique, une connaissance encyclopédique et une réflexion du type de celle du Siècle des lumières.
L’œuvre de Humboldt est importante, les résultats de l’expédition en Amérique forment un ensemble de 30 volumes, il publie aussi sur de nombreux sujets des ouvrages et des articles dans des revues scientifiques.
La précision de ses observations, les différents domaines dans lesquels il les effectue, font de sa démarche un modèle des explorations scientifiques. Il contribue au développement de la géographie moderne, de la climatologie, de l’océanographie ou de la volcanologie.
Il avait été élu à l’Académie des sciences de Paris en 1806, avait participé à la création de la Société de géographie (1821).
Divers ouvrages ont été écrits sur sa vie et son œuvre. On peut citer Les Arpenteurs du monde (de Daniel Kehlmann), roman qui est une forme de double biographie de Humboldt et de Gauss , mêlée à une fiction.
En hommage à Humboldt, son nom a été donné à plusieurs lieux : un parc national à Cuba, plusieurs montagnes ou baie, un glacier, ou encore à des animaux, le courant marin de l’océan Pacifique qui longe les côtes du Chili et du Pérou.