Interdisciplinarité, modélisation sont des mots que l’on voit de plus en plus associés aux mathématiques et à leur enseignement à tous les niveaux de la scolarité, en France comme à l’étranger. Au-delà de l’effet de mode, cette association exprime une volonté de plus en plus partagée de voir l’enseignement mieux refléter les liens que les mathématiques tissent aujourd’hui avec divers champs de connaissance, et sans doute aussi l’espoir de faire ainsi émerger de nouvelles motivations pour leur apprentissage.
Un certain nombre de dispositifs ont été mis en place en France ces dernières années pour essayer de faire vivre des pratiques interdisciplinaires autour de la modélisation, au collège comme au lycée (parcours croisés puis itinéraires de découverte au collège, travaux personnels encadrés au lycée), avec un succès mitigé. Ceci a incité l’IREM Paris, à étudier ces questions, un groupe de travail a été créé et diverses formations ont été organisées : stages dans le cadre des plans académiques de formation, puis enseignements dans le cadre du master professionnel didactique.
Dans cet exposé, en partant de quelques exemples très simples travaillés en collaboration avec des physiciens et des biologistes, Michèle Artigue essaye de montrer les difficultés que pose la transposition à l’enseignement secondaire des pratiques de modélisation mais aussi l’intérêt mathématique et le plaisir que l’on peut trouver à se lancer dans ce type de travail avec des élèves ou des collègues d’autres disciplines.