Préhistoire de la géométrie : la gestation d’une science d’après les sources archéologiques et ethnographiques.

English Title : The prehistory of geometry: gestation of a science, according to archeological and ethnographical sources.

Auteur : Keller Olivier

Résumé

La thèse est la suivante : la naissance des mathématiques comme système, avec la géométrie au centre, phénomène que nous devons à la naissance de la philosophie en Grèce antique, fut précédée d’une gestation qui remonte beaucoup plus haut que l’époque des premiers textes mathématiques orientaux (Mésopotamie, Egypte antique, Inde védique, Chine antique). On peut en effet déceler une géométrie en germe depuis la gestuelle la plus fruste des premiers tailleurs de silex jusqu’aux pratiques rituelles attenantes à la pensée mythique primitive. L’introduction relate des travaux dans des domaines connexes : question philosophique de l’origine de la géométrie, interprétations « fantastiques » des documents de la préhistoire, travaux des ethno mathématiciens, travaux de Jean Piaget et de Christopher Robert Hallpike.
La première partie montre que les premiers textes orientaux de mathématiques, même dans leurs parties calculatoires, sont fondés sur des « évidences géométriques » implicites : cette partie met en relief l’importance du mode général de pensée qui abrite ces évidences. A savoir d’une part i.e. mode mythique-rituel, hégémonique dans les sulbasutras de l’Inde védique, et d’autre part i.e. mode philosophique qui finit par s’imposer en Grèce antique.
La deuxième partie analyse les évidences créées par le travail lithique de nos ancêtres, depuis les premiers choppers du paléolithique archaïque jusqu’aux microlithes géométriques du mésolithique.
La troisième et dernière partie analyse le rôle joue, à partir du paléolithique supérieur, par la forme porteuse de sens symbolique, mais pas encore forme pure de la géométrie grecque : on étudie ici aussi bien l’art pariétal et mobilier de la préhistoire que l’ethnographie des peuples contemporains sans écriture : aborigènes australiens, indiens navajos, dogons et bambaras africains.

Abstract

The main thesis is that the birth of mathematics as a system, with geometry as its center, an event in itself inseparable from the birth of philosophy in ancient Greece, was preceded by a long period of gestation, a period going back much further in time that the advent of the first mathematical texts in the east. Whether it be those of Mesopotamia. Ancient Egypt, Vedic India or ancient china. In sum, the seeds of geometry can be found within the gesture of the first stone tool makers, and later in the rituals accompanying primitive mythology.

Notes

Données de publication

Éditeur Université de Nantes – Centre François Viète d’Histoire et Philosophie des Sciences et des Techniques Nantes , 1998 Format A4, 550 p. Index Bibliogr. p.

Public visé chercheur, enseignant, formateur

Type thèse Histoire et philosophie des sciences, Nantes, 1998 Langue français Support papier

Classification