De l’intérêt d’une formation en histoire des mathématiques pour les futurs professeurs de cette discipline : la solide et indispensable formation universitaire en mathématiques peut néanmoins avoir des effets secondaires indésirables pour le futur professeur. Son savoir spécialisé, ses connaissances abstraites, ses certitudes peuvent lui façonner comme une seconde nature dont les évidences feront écran entre l’élève et lui : il ne comprendra plus que l’élève ne comprenne pas ! Le professeur, s’il veut aller sur le terrain de l’élève devra se dépouiller de ses évidences acquises ; mais comment réaliser ce dépouillement ? Une possibilité lui est offerte par l’histoire : celle-ci permet de restituer les problèmes dans leur fraîcheur et leur complexité originelle. La connaissance du passé l’aidera à mieux comprendre certaines difficultés des élèves, en revenant à la source des problèmes et au sens originel des mots et des concepts, sens que les théories mathématiques constituées on dû évacuer à cause de ses connotations trop concrètes et intuitives, mais de ce fait ambiguës. Illustration par l’histoire des logarithmes. Places respectives de l’imagination, du concept et du calcul dans l’enseignement des mathématiques.