Les auteurs étudient l’utilisation en formation de plusieurs situations de géométrie qui mettent en jeu l’appropriation d’un instrument de géométrie non conventionnel. Ce travail poursuit des réflexions engagées dans de précédents colloques COPIRELEM (Celi & Jore, 2014 ; Ginouillac, 2015). Aux questions déjà soulevées par ces auteurs ils en ajoutent d’autres portant sur le langage. Quel est le langage qui accompagne la découverte et l’appropriation d’un nouvel instrument ? Quel est celui qui accompagne les phases de recherche et de résolution de problèmes ? Le travail mené dans l’atelier du colloque les conduit à montrer que les langages utilisés varient considérablement selon les situations et les intentions de la personne qui parle, et que ces variations sont d’autant plus grandes que les schèmes d’utilisation de l’instrument sont en cours d’appropriation. En particulier, tant que l’appropriation de l’instrument ou l’obtention d’une solution ne sont pas achevés, les échanges font apparaitre des formulations qui s’éloignent de celles visées dans les programmes de construction. En plus des objets géométriques, ces formulations peuvent porter sur des éléments graphiques à produire, des manipulations de l’instrument à effectuer et des gestes corporels à réaliser. Apparaissent alors des registres de langage moins formalisés, transitoires, qui n’ont pas nécessairement vocation à être institutionnalisés, mais dont la prise en compte nous semble importante pour gérer la progression des élèves dans la découverte et l’apprentissage des instruments. L’attention à ces formulations intermédiaires semble ainsi un élément important pour les enseignants, car leurs évolutions servent de révélateurs dans l’avancée des apprentissages. Les situations proposées visent à faire produire de telles formulations afin de pouvoir les analyser en formation.