L’apprentissage d’un lexique spécifique accompagne les acquisitions de toutes les disciplines de l’école primaire à l’université. Des mots comme « carnivore », « conifère », « diamètre », « décasyllabes » sont utilisés par les enseignants qui en donnent le sens en associant directement le mot au concept visé. Ce n’est que très rarement qu’un apprentissage linguistique, portant sur la formation même des mots, est réalisé à l’apparition des nouveaux mots. Pourtant, lier ces deux apprentissages favorise le développement de la maîtrise de la langue ainsi que des concepts désignés par ces mots dans la discipline concernée. Or les mots obéissent à certains principes généraux de fabrication dont l’étude peut permettre d’émettre des conjectures sur leur sens, de soulager la mémoire de l’élève, et de lui permettre de prendre, au contraire, du pouvoir sur la langue. L’article décrit une expérimentation menée en classe de CM2, ainsi qu’en formation initiale et continue des professeurs. Il explicite une mise en œuvre pratique des apprentissages portant sur le lexique mathématique après une rapide explication des principaux processus de formation des mots en français. Après les exercices d’entraînement, l’article propose des jeux lexicaux et des exemples d’exercices en annexe. L’auteur conclut que, si sa mise en œuvre est longue, cette démarche s’avère, à long terme, efficace et « rentable », parce qu’elle favorise le transfert de connaissances sur la formation des mots savants dans de nombreuses disciplines, que les élèves rencontreront tout au long du cursus scolaire et universitaire.