A l’origine du projet présenté dans cette communication, se trouve la question, liée à la désaffection des jeunes pour les études scientifiques, du rôle important que les enseignants jouent dans l’image que la société peut se faire des mathématiques. Or, le problème se pose de façon assez nettement différente pour les enseignants du primaire, généralistes, et les enseignants du secondaire et a fortiori du supérieur ayant une formation disciplinaire spécialisée. L’équipe de Didactique des mathématiques de Genève (DiMaGe) travaille depuis 2006 sur la question du rapport au savoir mathématique des enseignants avec en arrière-plan la question de la formation, voire de la co-formation entre enseignants généralistes et spécialisés en mathématiques (cf. l’article de Recherches en Didactique – Les cahiers Théodile).
Après avoir fait passer un questionnaire relatif à la fois à l’enseignement et aux mathématiques à des étudiants en première année des sciences de l’éducation de Genève (dont beaucoup se destinent à devenir instituteurs), l’équipe de chercheur a dans un deuxième temps mis en place un dispositif dans lequel, sur la base d’un questionnaire individuel écrit portant sur différentes questions mathématiques, ils organisent une confrontation entre un enseignant généraliste de l’école primaire et un enseignant de mathématiques du secondaire. A travers ce dispositif, ils visent à faire émerger des différences significatives dans les rapports aux mathématiques des deux populations.
Ils présentent ce dispositif original, et les premiers résultats qu’ils ont obtenus d’abord par une analyse question par question (c’est-à-dire spécifiques à certains thèmes mathématiques) puis en termes de postures des protagonistes lors de l’entretien. Ils concluent sur une analyse de l’intérêt mais aussi des limites de notre dispositif et sur lesperspectives entrevues.