Ce volume représente une synthèse de recherche sur l’enseignement des mathématiques en écoles ZEP, qui décrit le potentiel d’enrichissement des pratiques, vise un meilleur apprentissage pour les élèves et un plus grand confort d’exercice pour les enseignants, en tenant compte des contraintes sociales et institutionnelles souvent inhérentes à ce secteur.
Cette recherche, fondée sur l’élaboration, l’expérimentation et l’évaluation d’une ingénierie de formation, met en évidence plusieurs grandes questions de la profession : installer la paix scolaire, exercer une vigilance didactique, dépasser la tension entre dévolution et institutionnalisation. Les modes de réponses apportés constituent des dimensions de l’activité du professeur des écoles. L’étude s’appuie sur de nombreuses observations de classes d’enseignants nouvellement nommées en ZEP et débouche sur des questions de formation. Plus généralement, les difficultés rencontrées par les débutants incitent les auteurs en tant que formateurs et chercheurs à mieux cerner les différents types de savoirs de formation. Une réflexion sur ce que l’on pourrait qualifier de « didactique professionnelle » des enseignants du premier degré impose notamment l’explicitation d’une double transposition des résultats de recherche en didactique des mathématiques d’abord des chercheurs vers les formateurs, puis des formateurs vers les enseignants.

Le thème de ce livre se situe dans la continuité des recherches en didactique des mathématiques des auteurs, prolongeant la réflexion exposée dans le livre publié à La Pensée sauvage Dur pour les élèves, dur pour les enseignants, dur d’enseigner en ZEP. Ils ont mis en évidence que la prise en compte plus ou moins consciente par les professeurs des écoles de l’origine sociale de leurs élèves se traduisait par des adaptations de leur enseignement visant à motiver ces derniers et à les réconcilier avec les mathématiques. Elles s’accompagnaient souvent d’une simplification excessive des situations proposées, associée à une baisse des exigences ainsi qu’à une individualisation très importante des apprentissages.

Ces constats les ont conduits à poser la question de la formation et de l’évolution des pratiques des enseignants, notamment en ZEP ainsi que celle de leur enrichissement.

Sommaire :

Préface

Introduction

Partie 1 : Cadrage théorique et méthodologie
Chapitre 1 : Problématique, cadrage théorique Des contraintes spécifiques
Chapitre 2 : Gestes et routines professionnels : un enjeu pour analyser et intervenir sur les pratiques enseignantes
Chapitre 3 : L’ingénierie de formation
Chapitre 4 : Méthodologie : deux niveaux d’analyse des pratiques

Partie 2 : Analyse de pratiques de professeurs des écoles débutants enseignant les mathématiques en ZEP
Chapitre 5 : L’installation de la paix scolaire : un enjeu primordial primordial
Chapitre 6 : Une manière de décrire et de qualifier une partie de l’activité du professeur des écoles : la vigilance didactique
Chapitre 7 : Le i-genre 3 comme pratique de référence
Chapitre 8 : Un développement professionnel inachevé : un i-genre trois non complètement maitrisé
Chapitre 9 : Un développement professionnel influencé par l’ingénierie de formation
Chapitre 10 : Un exemple d’adaptation aux contraintes fortes de l’enseignement en ZEP
Chapitre 11 : Deux exemples de compromis entre efficacité, paix scolaire et vigilance didactique insuffisante
Conclusion sur les résultats de la recherche
Perspectives et inférences pour la formation
Bibliographie

Manuels et livres du maître cités

Annexe 1 : Extraits du manuel Ermel apprentissages géométriques et résolution de problèmes au cycle 3 utilisé par Mireille
Annexe 2 : Production des élèves à propos du problème « les tours »