Afin de déterminer les répercussions des difficultés langagières des élèves migrants sur leur activité mathématique et sur le comportement de leur enseignant, l’auteure s’est intéressée à une évaluation externe et à une séance d’enseignement. Ces observations ont montré la nécessité de maîtriser certaines compétences langagières spécifiques à l’activité mathématique pour réussir dans cette discipline. Or l’acquisition de ces compétences langagières n’est corrélée ni aux années de scolarisation en France, ni à la maîtrise de la langue usuelle. Par ailleurs, elle a constaté que les adaptations que ces lacunes provoquaient n’étaient pas toujours bénéfiques : l’enseignant observé avait en effet tendance à éviter l’utilisation des termes spécifiques aux mathématiques et ce comportement (refoulement didactique) a eu de graves répercussions sur l’activité mathématique de la classe. Ceci a amené à concevoir un enseignement qui visait l’accélération de l’acquisition de ces compétences langagières afin que les élèves migrants puissent rapidement profiter pleinement des cours de mathématiques ordinaires.