Recherches en didactique des mathématiques. Vol. 7/2. p. 33-115. Fondements et méthodes de la didactique des mathématiques
English Title : Foundations and methods of mathematical didactics.
Deutscher Titel : Grundlagen und Methoden der Mathematikdidaktik.
Auteur : Brousseau Guy
Résumé
Ce texte est la première partie d’une étude qui essaie de présenter les fondements et les méthodes de la didactique des mathématiques. Abstract This contribution is the first section of a great and profound study on the foundations and methods of mathematical didactics. It aims at combining some concepts introduced a long time ago and at arranging them in such a way that the elements of a theory become clear. Chapter 1: Subject of investigation in didactics. Chapter 2: Phenomena of didactics. Chapter 3: Elements for modelling. Chapter 4: Coherence and incoherencies of the envisaged modelling: the paradoxies of the didactic contract. Chapter 5: Means and methods of modelling didactic situations. Chapter 6: A-didactical situations (action, formulation, validation). (ZDM/Mathdi) Zusammenfassung Mit diesem Beitrag liegt der 1. Teil einer gross und tief angelegten Studie ueber die Grundlagen und Methoden der Mathematikdidaktik vor. Sie will einige seit laengerem eingefuehrte Konzepte zusammenbringen und so organisieren, dass die Elemente einer Theorie deutlich werden. Kap. 1 skizziert die Objekte der Betrachtung in der Didaktik: die Beschreibung und Erklaerung der Aktivitaeten, die an die Vermittlung von Wissen gebunden sind, und die – absichtlichen oder unabsichtlichen – Veraenderungen durch die Protagonisten dieser Vermittlung, ebenso wie die Veraenderungen dieses Wissens selbst. Kap. 2 untersucht einige Phaenomene, die mit der Unterrichtsaktivitaet verknuepft sind (Topaze-Effekt, Jourdain-Effekt, metadidaktisches Gleiten, missbraeuchlicher Gebrauch der Analogie, Veralten der Situation). Kap. 3 untersucht, wie man die Vielheit der zu betrachtenden Bedingungen neu anordnen und hierarchisieren kann. Diese Arbeit propagiert insofern eine Umkehrung der klassischen Tendenz, die darin besteht, unabhaengig die Teilsysteme des didaktischen Systems zu studieren und dann zu versuchen, aus dieser Untersuchung Erziehungsmassnahmen oder Lehre abzuleiten. Hier wird das gesamte System im ersten Anlauf untersucht und es wird in Untersysteme zerlegt, sog. ‘Situationen’. Kap. 4: Kohaerenz und Inkohaerenz der ins Auge gefassten Modellierung: die Paradoxien des didaktischen Kontrakts: Auf dieser Grundlage kann eine Anzahl von Paradoxien ins rechte Licht gesetzt werden, die die Schlusssteine jeder Theoriebildung ueber didaktische Phaenomene bilden. Diese Paradoxien sind dafuer verantwortlich, dass Unterricht ein Prozess sein muss, eine Didaktik und nicht nur eine Wechselwirkung von Systemen. Gegenwaertig zeichnen sich zwei Wege fuer weitere Untersuchungen ab: ueber externe Zwaenge, die diesen Prozess belasten, und ueber interne Zwaenge. Kap. 5 widmet sich in diesem Zusammenhang der Untersuchung innerer Zwaenge: durch formale Spiele lokale Beziehungen modellieren, die sich zwischen den Protagonisten entwickeln, dann diese Modelle benutzen fuer einen systematischen Zugang, in dem die notwendigen Ereignisketten mit den beobachteten Ereignisketten konfrontiert werden. Kap. 6 stellt schliesslich die grundlegenden Elemente fuer die Untersuchung von ‘Situationen’dar, zunaechst drei Typen a-didaktischer Situationen: Aktion, Formulierung, Validierung. (ZDM/Mathdi)
Il s’agit de rassembler un certain nombre de concepts introduits depuis quelques années déjà, et de les organiser de façon à les faire apparaître comme des éléments d’une théorie.
La méthode d’exposition choisie est assez lente car elle fait dépendre l’introduction de chaque concept nouveau de trois problématiques distinctes.
La première est celle de la pertinence. Il s’agit d’abord de décrire un certain type de relations humaines de façon à faire apparaître les concepts de didactique comme des moyens utiles à cette description. Les nouveaux exemples que la communauté des didacticiens accumule depuis dix ans ont permis de « montrer » des phénomènes de didactique ; le vieillissement, les effets du contrat.., mais ces « observations » apparaîtraient comme, soit excessivement banales, soit tout à fait étranges et singulières, si elles n’étaient pas articulées les unes par rapport aux autres jusqu’à donner une véritable méthode d’analyse de tout phénomène d’enseignement.
Cette lecture relève d’une deuxième problématique, celle de l’exhaustivité. Il s’agit de faire en sorte que tous les phénomènes pertinents puissent être pris en considération.
La troisième problématique est celle de la consistance ; c’est peut-être la plus nouvelle car, si les professeurs, dans l’exercice de leur profession, utilisent des concepts pertinents qui tendent à permettre de traiter tous les cas, ils n’assurent pas- ;ils n’ont pas à assurer- ;la charge de consistance de ces concepts.
Le chapitre 1 a esquissé les objets des études de Didactique : la description et l’explication des activités liées à la communication des savoirs et les transformations, intentionnelles ou non, des protagonistes de cette communication, ainsi que les transformations du savoir lui-même.
Le chapitre 2 examine quelques phénomènes liés à l’activité d’enseignement (effet « Topaze » effet « Jourdain », glissement métadidactique, usage abusif de l’analogie, vieillissement des situations). Ce sont les phénomènes qui se produisent lors de l’activité d’enseignement qui déterminent le champ à théoriser et non l’activité elle-même.
Le chapitre 3 étudie alors comment regrouper et hiérarchiser la multitude des conditions à étudier. Il s’agit d’abord de simplifier suffisamment les premières approches pour, d’une part, isoler certaines catégories de faits explicables ensemble de façon à peu près indépendante et d’autre part, permettre la mise en évidence des interactions essentielles et les processus.
Ce texte opère un renversement par rapport à la tendance classique qui consiste à étudier indépendamment les sous-systèmes du système didactique : l’enseigné, l’enseignant, le milieu, relativement à un savoir, puis à tenter de dériver de ces études des comportements éducatifs ou d’apprentissage.
Dans le chapitre 3, c’est le système entier qui est pris d’emblée comme objet d’étude et le découpage se fait en hyposystèmes que nous appelons « situations ». Cette étude permet la mise en lumière, dans le chapitre 4, d’un certain nombre de paradoxes qui constituent, en fait, les pierres de touche de toute théorisation des phénomènes didactiques. Ces paradoxes condamnent l’enseignement à être un processus, une didactique et non pas seulement une interaction de systèmes.
A ce moment, il apparaît deux voies d’études : celles des contraintes externes qui pèsent sur ces processus, celles des contraintes internes. Le chapitre 5 s’engage dans l’étude des contraintes internes : il s’agit de modéliser par des jeux formels ces rapports locaux qui s’établissent entre les protagonistes, puis d’utiliser ces modélisations pour une approche systémique dans laquelle les chaînes d’événements nécessaires sont confrontées aux chaînes d’événements observés.
Bien que probablement la plus discutable, cette voie nous a paru la plus utile actuellement dans la perspective d’une production effective d’ingénierie et de méthodes d’observation.
Le chapitre 6 présente alors les éléments fondamentaux de l’étude des situations : les types de situations a-didactiques (action, formulation, validation).
Notes
Recherche en Didactique des Mathématiques (RDM) est la revue de l’Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques (ARDM).
Une version texte intégral est en téléchargement sur le site Revue RDM – Recherches en Didactique des Mathématiques
Données de publication
Éditeur La Pensée Sauvage éditions Grenoble , 1986 Format 14 cm x 22 cm, p. 33-115 Index Bibliogr. p. 113-115
ISSN 0246-9367
Public visé chercheur, enseignant, formateur
Type article de périodique ou revue Langue français Support papier
Classification
Mots-clés