Cet article rend compte de l’influence d’un cours de premier cycle à Taipei sur les arts libéraux, dans lequel on a guidé des étudiants en médecine dans la lecture de larges extraits des éléments d’Euclide et enseigné des questions culturelles connexes, comme la logique et une certaine philosophie grecque. Les questionnaires et les réflexions en classe ont montré que certaines croyances des élèves avaient changé après le cours. Ils étaient plus enclins à croire que les mathématiques avaient des applications réelles, ils étaient plus sensibles à la beauté et à la nature des mathématiques, ainsi qu’ à croire que la preuve était le seul moyen pour justifier les connaissances mathématiques. Ce dernier changement était attendu mais aussi intéressant, car dans un autre cours de la même université sur la culture mathématique, les étudiants confondaient le contexte de la découverte et celui de la justification. Le cours rapporté ici avait aussi des liens culturels mais ne désorientait pas les élèves, ce qui est significatif dans une société où la résolution de problèmes, et non la logique, est considérée comme l’aspect le plus utile des mathématiques.