L’origine des nombres entiers 1, 2, 3 etc. est souvent attribuée aux activités de comptabilité, de mesure ou d’échange de marchandises. En fait, les preuves ethnographiques montrent que de nombreuses sociétés archaïques ont inventé des systèmes numériques sophistiqués à côté de réseaux d’échange de biens pauvres fonctionnant sans aucune aide de ces systèmes. Le concept d’entier est impensable sans le concept dialectique et contradictoire du « un (intrinsèquement) plusieurs » et l’ethnographie ainsi que d’anciennes mythologies orientales montrent comment ce concept a été traité dans la manière de penser archaïque comme principal outil de modélisation de l’énergie créative, et donc du monde et de sa genèse. Mais si le « un-plusieurs » rend compte de la multiplicité des choses créées, il ne peut pas en tant que tel expliquer leur diversité; il faut donc le déterminer, conduisant à ce que l’auteur appelle des « quanta », des expressions quantitatives de la qualité par des correspondances « un à un » avec des présumés éléments clés du monde (les directions cardinales par exemple). La possibilité des nombres entiers et certaines occasions de leur constitution en acte en tant que système émergent de cette sorte de quantification mythique-rituelle.